Pour avoir été le capitaine des grévistes à la Coupe du Monde, Patrice Evra vient d’écoper de cinq rencontres de suspension. Tel est le verdict après que lui et quatre de ses camarades, décrits comme les leaders de la rébellion, furent entendus par une commission en France. Anelka, celui qui déclencha les hostilités par sa poésie bien à lui, est suspendu pour 18 rencontres. Autant dire que le joueur de Chelsea en a probablement terminé avec l’équipe de France, qui ne lui aura jamais porté bonheur. Ribery prend trois matches et Toulalan un, pendant qu’Abidal aura échappé au châtiment.
On peut s’interroger sur ces punitions individuelles et leur légitimité. Pourquoi punir ces cinq (enfin quatre) joueurs et pas toute l’équipe présente dans le fameux bus ? Pourquoi dès lors avoir décidé de ne convoquer aucun des 23 présents en Afrique du Sud pour le match amical face à la Norvège, si seulement cinq étaient soupçonnés fautifs ? Pourquoi les punitions sont-elles différentes pour chacun des joueurs entendus ? Soit on est « coupable », soit on ne l’est pas.
En attendant, Evra, qui a encore démontré hier qu’il était bien plus à son avantage dans un maillot rouge, va pouvoir se concentrer sur son club, et ça, c’est plutôt une bonne chose ! La Fédération française nous rend donc un service appréciable et au nom de tous les supporters mancuniens, je la remercie. Cette sanction qui semble injuste a de quoi dégoûter Evra de jouer pour son pays, et le pousser à imiter certains de ses coéquipiers de club qui ont mis fin à leur carrière internationale pour se consacrer à leur club.
Ceci devrait mettre un terme à la farce de l'année et au cauchemar estival du numéro 3 d'Old Trafford.