Fierement halal ! Les affiches de la marque Isla Délice sont venues accompagner le Ramadan de la Communauté Mulsumane. Deux textes sont parus sur les blogs alsaciens, celui de la Droite Strasbourgeoise et celui de Schlomoh. Réponses de l’un à l’autre, ils posent des questions sur notre époque.
On est passé de « je pense, donc je suis » à « je consomme donc je suis ». Moralité, voici l’heure de la reductio ad Consummationem.
Buzz marketing ou provocation publicitaire, la campagne est réussie. Elle est cependant d’abord communautaire, puisqu’il s’agit de créer un marché de consommateurs captifs, de chercher donc l’argent là où il se trouve.
Réductrice, elle fait cependant d’un acte de foi un geste consommateur. Là, on remarque finalement que les mêmes causes provoquent les mêmes effets et ce quelque soit la Foi : l’homme en est réduit à n’être qu’un acteur consumériste.
Le processus est ainsi décrit dans l’article intitulé « Le marché du mois de Ramadan » signé par Youssouf Girard sur le site de Tariq Ramadan :
« Dans ce processus de réification, l’extension du marché à l’univers de l’islam ne peut se faire que par l’utilisation d’un paraître « islamique » anéantissant l’être musulman, c’est-à-dire d’une image de l’islam utilisée en dehors de la culture et de la spiritualité musulmane. Par ce processus de réification, le capitalisme tend à transformer le musulman, porteur d’une culture et d’une spiritualité, en consommateur d’images de l’« islam ».
Ne sommes nous tous plus que des consommateurs ? Muray, Debord, Baudrillard ont ouvert la voie vers l'analyse. Il est une économie pourtant à ne pas faire : celle de la pensée.