1954. Estelle est confiée à ses grands-parents qui habitent un petit hameau en Auvergne pour poursuivre sa scolarité et passer le certif dans l'école du village. Mais les drames de la Libération ne sont pas encore effacés, et l'arrivée de la jeune fille fait ressurgir un passé douloureux. Dix ans plus tôt, la famille Libéral a vécu un véritable enfer.
Accusé d'avoir dérobé une forte somme d'argent à la Résistance, le père, maquisard pourtant honnête et courageux, avait dû partir se réfugier en Provence, emmenant avec lui son épouse et sa fille. Aujourd'hui Estelle veut comprendre pourquoi son aïeule a perdu l'usage de la parole depuis ce fameux jour, pourquoi ses grands-parents sont encore au ban du village. Et elle retrouvera les chemins de la vérité, avec l'aide de l'instituteur et du jeune Augustin, qui n'a d'yeux que pour elle...Rencontre
Pour écrire cette histoire cous êtes-vous inspiré de faits réels ?
Antonin Malroux : Non. Cette histoire est une pure fiction. Mais ce qui lui sert de cadre est bien réel : la situation dans le campagne auvergnate des années 1950, les enfants et l'écoles, le certif (que j'ai passé !)... C'est pourquoi j'ai écrit ce livre avec beaucoup de bonheur.
Les leçons de morale tenaient-elles beaucoup de place à l'école, dans ces années-là ?
Antonin Malroux : Les chemins de la communale étaient un peu les premiers chemins de la vie. L'instituteur des années 1950 cherchait à transmettre aux enfants le sens de l'existence, par la morale et l'instruction civique. Dans ce roman, le maître joue un rôle essentiel dans le jaillissement de la vérité.
Et il suffit qu'une écolière revienne dans son hameau pour faire ressurgir un passé douloureux ?
Antonin Malroux : A la campagne, les gens n'oublient pas. Ils ont l'air d'oublier, mais tout reste enraciné. Ils attanchent une grande importance à l'honneur. Au moindre courant d'air, les braises repartent.