Une plateforme logistique pour la branche vins et spiritueux de Moët-Hennessy

RECY (Marne). Recy accueille  la plateforme  logistique de Moët-Hennessy,  la branche vins  et spiritueux  de LVMH.  Des millions  de bouteilles vont transiter par le site de stockage.

LA gigantesque plateforme verte qui surplombe Recy est difficile à manquer. C’est dans cet impressionnant site de 42000 m2, loué au groupe international d’immobilier logistique australien Goodman, que la société LVMH a installé sa plateforme logistique pour champagnes et spiritueux.
« Ca n’a pas été simple de les convaincre de venir à Recy, nous avons dû batailler », raconte Michel Valter, le maire de la commune. Moët-Hennessy, la branche vins et spiritueux du groupe de luxe LVMH, cherchait un site de stockage et de logistique pour plusieurs dizaines de millions de bouteilles des marques Moët et Chandon, Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Krug, Mercier et Ruinart.
Une dizaine de sites avaient déjà été retenus, mais une sélection plus poussée n’a plus laissé en compétition que Vatry, Bétheny et Recy, et c’est cette dernière commune qui a été choisie.
Les dirigeants de Moët et Chandon refusant de s’exprimer, il est difficile de connaître les raisons de leur préférence. Le maire, quant à lui, rappelle que la zone industrielle est classée « zone régionale de référence », espace d’excellence pour les grandes marques.
Sans compter la « sensibilité environnementale » sur laquelle a insisté Michel Valter : le bâtiment a été construit aux normes HQE. Les travaux, qui avaient été estimés à 25 millions d’euros, ont été réalisés avec célérité, démarrant à la mi-juillet 2009 pour une plateforme opérationnelle dès le mois de mai dernier.
L’inauguration de la plateforme logistique est prévue pour le mois de septembre, et d’ores et déjà, LVMH a commencé à stocker l’alcool sur le site. « Le nombre de bouteilles qu’ils assemblent ici est colossal », s’enthousiasme Michel Valter. C’est en effet une plateforme à envergure européenne qu’accueille la petite commune, et une large distribution vers l’Est du continent ou vers les ports est prévue.

Mesures de sécurité pointues

L’implantation de Moët et Chandon représente une opportunité économique pour la région. En effet, la société Veolog, qui exploite la plateforme logistique a promis la création d’une soixantaine d’emplois, et l’effectif pourrait encore augmenter à certaines périodes par l’embauche supplémentaire de personnel saisonnier. La mairie aurait reçu une approche positive à sa demande d’une prise en compte des candidatures locales.
La commune de Recy touchera la taxe foncière sur le bâti, d’une valeur que Michel Valter refuse pour l’instant de révéler… De plus, la communauté d’agglomération de Châlons (CAC) bénéficiera de son côté de la taxe professionnelle unique.
L’arrivée de l’entreprise représente donc à terme à la fois une aide à l’emploi et des revenus pour les communes du secteur.
« Compte tenu du temps et du soin qu’ils ont mis à choisir le lieu d’implantation, je suis sûr qu’ils renouvelleront le bail dans neuf ans », souligne d’autre part le maire de Recy, optimiste. Reste pour Moët et Chandon à protéger ses intérêts : l’entreprise met en œuvre un système de sécurisation du site très pointu.
« Bien sûr, ils ne peuvent pas rendre ces mesures publiques, raconte Michel Valter. Mais je peux vous dire que la plateforme est extrêmement sûre. »

Publié le lundi 16 août 2010 à 09H13 source L’union Champagne Ardenne Picardie
Caroline BOZEC