Aujourd’hui, c’est un peu mort : la presse débite un lot navrant de banalités épidermiques, déjà traitées ici et ailleurs, alors que l’actualité politique est finalement rythmée par le néant lancinant du vide absolu des déclarations de la majorité (qui ne fait rien) et de l’opposition (qui s’oppose en en faisant encore moins). Alors, plutôt que de parler de Brice ou de Christian, je vais vous parler brièvement du Danemark.
Le Danemark ?
Oui oui, rappelez-vous, c’est le royaume qui eut jadis quelque chose de pourri mais qui s’en est bien remis depuis ; petit pays scandinave, il y fait bon vivre avec un climat relativement doux, des grands Danois bien bâtis et de jolies Danoises bien outillées (illustrés ci-après) :
Grand Danois avec des poils
Petite Danoise avec des écailles
Et dans ce Danemark de 2010, on fait d’intéressantes découvertes : plus la durée d’indemnisation des périodes chômées est grande, plus le temps de retour à l’emploi est long.
Pour ceux qui ne le savent pas, le Danemark est l’un de ces pays où l’État-Providence n’est pas un mot trop fort : il est difficile de faire mieux en matière de coussin social contre les bobos de la vie, comme le licenciement par exemple. Ainsi, jusqu’à récemment, on pouvait toucher une assurance chômage pendant cinq années à la suite de la perte d’emploi. Le système a ensuite été modifié pour réduire cette durée à quatre ans.
Et c’est là que les choses deviennent intéressantes : en notant le pourcentage de retour à l’emploi en fonction de la durée de chômage, la Commission du marché du Travail danois a remarqué que ce retour à l’emploi s’opère de façon nettement marquée un peu avant ou un tout petit peu après la fin des allocations.
Dit autrement, les statistiques obtenues montrent que les gens ont tendance à trouver un job d’autant plus vite qu’ils sont proche de la fin de leur période d’allocation. Sur un graphique, cela donne ceci :
La courbe traduit bien ce qui est observé avec les deux pics, l’un pour la courbe verte représentant les pourcentages de retour à l’emploi pour les bénéficiaires d’une allocation depuis 2004, et pendant 4 ans maximum, et l’autre – courbe rouge – avec les pourcentages observés en 1998, alors que la période d’allocation s’étendait pendant 5 ans.
On se rappellera en outre que le Danemark a toujours bénéficié d’un taux de chômage relativement faible. Parallèlement, le droit du travail local permet aux employeurs d’employer ou de licencier très facilement des salariés. Tout bon Français socialoïde se refusera d’y voir un lien de cause à conséquence. Écartez vite cette pensée. Bouh.
Or, avec les temps difficiles que les pays occidentaux (et, dans une certaine mesure, le reste de la planète) subissent, le généreux Etat-Providence danois s’est résolu, devant ces statistiques, à couper dans ses largesses. Devant les chiffres, la conclusion de Claus Hjort Frederiksen, le ministre des finances danois, peut être résumée ainsi : « Dit froidement, plus vous êtes sans emploi, plus il est difficile de retrouver un job. Et quatre ans sans emploi, c’est un luxe que nous ne pouvons plus nous payer. »
Ce qu’il y a d’intéressant dans cette petite courbe et la réaction danoise, c’est le contraste qu’elles apportent avec le comportement observé en France : non seulement, personne n’oserait sérieusement y tenir un tel discours, mais en plus, l’action concrète qui se cacherait derrière serait fort probablement réduite à sa plus simple expression, le tout enrobé dans un emballage médiatique brillant, bigarré et froufroutant, et bien sûr orienté dans la plus mauvaise direction, l’incompétence crasse de nos politiciens aidant.
Cependant, rassurons-nous : nous sommes encore très loin de disposer en France de politiciens qui s’occupent du chômage. Actuellement, ce n’est pas un sujet de campagne politique, ce n’est pas une matière suffisamment médiatique, donc ce n’est pas un souci des Français. Et même si ça l’est, comme on leur demande pas leur avis, tout le monde s’en fiche.
Maintenant que le cas du Danemark a été abordé, que celui du chômage français a été soigneusement évité, on va pouvoir se pencher sérieusement sur les impôts de Woerth.
C’est indispensable !