Le réchauffement, responsable de canicules et de fortes précipitations?

Publié le 16 août 2010 par Francisrichard @francisrichard

Il y avait longtemps que nous n'avions pas entendu parler du réchauffement climatique. Je n'ai jamais désespéré que cet épouvantail climatique ne refasse surface tôt ou tard. Il aura fallu la sécheresse que subit la Russie depuis quelques semaines et les récentes, et fortes, précipitations que subit le Pakistan pour que le réchauffement pointe à nouveau son nez de Pinocchio.

Dans le même temps il est amusant de constater que la température moyenne globale, calculée selon les mêmes méthodes contestables qu'auparavant, n'augmente plus guère depuis 12 ans, tandis que la teneur en CO2 continue, elle, d'augmenter, faiblement d'ailleurs, au même rythme qu'auparavant. N'y a-t-il pourtant pas de lien de cause à effet selon les carbocentristes ?

Compte tenu des circonstances dramatiques, dans Le Temps du 13 août 2010, très scientifiquement, François Modoux nous fait part ici [d'où provient la photo ci-dessus] d'impressions :

"La simultanéité des catastrophes en Russie, en Chine, en Pakistan et en Inde décuple l'impression que le climat est déréglé."

[Quelle est la règle du climat ?]

"Le public a l'impression de vivre en direct ce que les climatologues annoncent depuis plusieurs années : en se réchauffant, le climat entraîne des canicules, des sécheresses et des inondations plus graves et surtout plus fréquentes."

François Modoux a-t-il lu le livre "Les dérangements du temps" d'Emmanuel Garnier ? Il faut croire que non. C'est bien dommage. L'histoire du climat des 500 dernières années est pleine d'enseignements, qu'un historien comme Emmanuel Garnier a su tirer, sans être le moins du monde climato-sceptique, mais en étant tout simplement d'une grande honnêteté intellectuelle.

Que dit Emmanuel Garnier à propos des tempêtes ?

"Fondé sur le dépouillement de sources archivistiques, le verdict de l'histoire dément les propos de ceux qui, au lendemain de la catastrophe de décembre 1999, insistaient sur le caractère exceptionnel et nouveau des aléas venteux".

A propos des inondations ?

"Contre toute attente, la période contemporaine ne corrobore pas l'impression d'une dégradation irréversible liée au changement global." Elles sont "tantôt imputables au cycles froids (XVIIe siècle), tantôt au contraire à des séquences plus chaudes comme la première moitié du XVIIIe siècle."

A propos des sécheresses, l'auteur nous apprend qu'il est possible de dégager quelques grandes tendances contradictoires. Si les sécheresses, combinées aux chaleurs, sont plus fréquentes au XXe siècle, tous les 2 ans - contre tous les 4 ans et demi au XVIIe siècle -, leur durée est plus courte, 75 jours contre 130 au XVIIIe et au XIXe siècle. Nous sommes très loin toutefois d'atteindre certains records du passé :

"En Languedoc-Roussillon, les sécheresses durent respectivement de 330 à 365 jours en 1566 et 1567 où San Galdric (saint Gaudéric) et la Vierge sont très sollicités dans l'attente des pluies salvatrices."

S'il avait lu ce livre, François Modoux ne serait pas aussi colère parce que ses climatologues préférés, tous carbocentristes, font maintenant preuve d'une grande prudence pour établir un lien de cause à effet entre réchauffement et évènements climatiques extrêmes :

"Cette grande prudence a quelque chose d'irritant quand les catastrophes de cet été correspondent très précisément aux conséquences à long terme du réchauffement climatique telles qu'elles ont été pronostiquées et décrites par la communauté scientifique."

Il rend responsable de cette grande prudence le "scandale" du "Climategate" [voir mon article Le "climate-gate" pourrait donner raison aux sceptiques du climat ] qui "s'est pour l'essentiel dégonflé". Ah bon !

Pour savoir comment ce scandale s'est dégonflé, François Modoux ferait bien de lire ce passage d'un article publié le 24 juillet dernier par Christopher Booker sur le site du Telegraph ici :

"A second technique the warmists have used lately to keep their spirits up has been to repeat incessantly that the official inquiries into the "Climategate" scandal have cleared the top IPCC scientists involved of any wrongdoing, and that their science has been "vindicated". But, as has been pointed out by critics like Steve McIntyre of Climate Audit, this is hardly surprising, since the inquiries were careful not to interview any experts, such as himself, who could have explained just why the emails leaked from the Climatic Research Unit (CRU) were so horribly damaging.

The perfunctory report of the Science Appraisal Panel, chaired by Lord Oxburgh, examined only 11 papers produced by the CRU, none of them remotely connected to what the fuss was all about. Last week Andrew Montford, author of The Hockey Stick Illusion: Climategate and the Corruption of Science, revealed on his blog (Bishop Hill – bishophill.squarespace.com) that the choice of these papers was approved for the inquiry by Sir Brian Hoskins, of the Grantham Institute for Climate Change at Imperial College, and by Phil Jones, the CRU's former director – an appraisal of whose work was meant to be the purpose of the inquiry."

Ben a traduit cet article le 27 juillet dernier en ces termes sur le site de Skyfall ici :

"Une seconde technique que les carbocentristes ont utilisé ensuite pour préserver leur croyance a consisté à répéter de manière incessante que les enquêtes officielles sur le scandale du «Climategate» ont lavé de tout soupçon les principaux scientifiques du GIEC impliqués, et que leur science a été «démontrée comme valide». Mais, comme il a été noté par des critiques comme Steve McIntyre, du site Climate Audit, cela n’a rien d’étonnant, dans la mesure où les enquêteurs ont eu grand soin de n’interroger aucun expert comme lui qui aurait pu expliquer en quoi les courriels divulgués de l’Unité de Recherches Climatiques (CRU) sont accablants.

Le rapport du Groupe d’Évaluation Scientifique, dirigé par Lord Oxburgh, n’examine que 11 papiers produits par la CRU, aucun d’entre eux n’étant relié ni de près ni de loin à l’affaire. La semaine dernière, Andrew Montford, auteur de The Hockey Stick Illusion: Climategate and the Corruption of Science, a révélé sur son blog (Bishop Hill - bishophill.squarespace.com) que la sélection de ces papiers pour l’enquête a été approuvée par Sir Brian Hoskins, de l’Institut Grantham pour le Changement Climatique à l’Imperial College, et par Phil Jones, l’ancien directeur de la CRU - ceux-là même que visaient l’enquête."

Dans ces conditions il n'y a plus que la foi qui sauve...

Le mot de la fin de François Modoux est donc inspiré de la grande prêtresse, Martine Rebetez, carbocentriste bon teint, climatologue et professeure [sic] à l'Université de Neuchâtel : 



"Peu importe l'étiologie des évènements extrêmes, il faut se préparer à leur multiplication."

Peu importe les causes de ces catastrophes puisque ce sont de toute façon les gaz à effet de serre qui en sont la cause et elles iront en se multipliant. C'est pourquoi :

"La réduction des gaz à effet de serre restera un objectif souhaitable mais sans doute difficile à atteindre "

Au fait, si on les avait réduits, et en premier lieu le CO2, il n'y aurait pas eu de catastrophes : 

"Les catastrophes de ces derniers jours révèlent l'imprévoyance des sociétés humaines qui n'ont pas adapté leur mode de vie (habitat, exploitation des terres, etc.) aux risques désormais encourus. Sur ce terrain, il y a beaucoup à faire."

Notamment à apprendre la logique ...

Je laisse l'internaute méditer sur cette forte parole d'Alexis de Tocqueville que citait le regretté Marcel Leroux [voir sur lui mon article Mort du climatologue dissident Marcel Leroux ] :

"Les complications fatiguent l'esprit humain et il se repose volontiers avec une sorte d'orgueil dans l'idée d'une seule cause produisant à elle seule une infinité de grands effets 

Francis Richard