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On croque à pleine dents la pomme du silence.
On traverse la place,
Les yeux cherchent tablées d’ombre
Où déposer les chagrins du voyage.
*
Tout n’est que torpeur,
Assommante canicule.
Déjà la foule compacte des sevrés
Se presse dans l’ardeur solaire.
Persiennes entr’ouvertes,
Nos yeux surveillent cette transhumance.
*
Nous marcherons sur des sentiers de solitude.
Déverserons, entre deux rocs,
Quelques mots fugaces.
*
Ici et là, débordent les torrents d’intolérance.
Toujours, il n’est que poème comme ultime refuge.
*
A vivre plume à la main
Devant page blanche à remplir d'espérance
Nous passons sans que temps change
Sans papier et sans autre horizon
Que celui que nos cœurs portent
*
Nous sommes les voyageurs d’un temps sans balises.
Le fond de nos vallées est désormais invisible,
Perdu dans la brume bleuâtre de nos indifférences.
*
Parfois, un doux parfum de bonheur s’en échappe.
Il monte droit dans les airs, tourne un instant,
Puis tourbillonne encore, échappant aux flèches.
Saurions-nous seulement tendre la main,
Et en cueillir les fruits de douce volupté ?
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Manosque, 4 juillet 2010
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