La chambre de la vierge impure –Amin Zaoui
Publié le 03 juillet 2010 par Labibdadi
Le style Zaoui que j’ai découvert ici pour la deuxième fois (après la lecture d’une nouvelle paru dans la collectif Miniatures Nouvelles d’Algérie) est imprégné de sexualité. « Suce-moi les seins, suce-moi le sein ! » lit-on dans les premières lignes de ce roman. Ce n’est pas un roman pornographique comme pourraient le penser certains mal rasés, et d’autres arabophones, hypocritement prudes, raisons pour laquelle l’œuvre en arabe de Zaoui est introuvable. Mais qu’importe. Nous sentons pleinement dans ce roman la touche de la littérature arabe. Le narrateur d’Amin Zaoui, appelé Ailane en parle en disant qu’il « avait découvert que la poésie arabe tourne autour des femmes, du vin, des chevaux et du voyage. Ailane sort un jour d’octobre 1988, le 5, acheter un demi-pain de sucre, pour disparaître du village et ne revenir que 13ans plus tard, le 11 septembre 2001. Ailane est fils d’un homme mystérieux, marchand de manuscrits anciens, fan de Mustapha Atatürk fut longtemps adulé de tous, puis tombe en désuétude, et est déclaré hérétique après avoir traduit le coran en Berbère. Ailane durant son absence-captivité vit dans une sorte de nostalgie derrière les pas de son père, et de sa deuxième épouse, la bougiotte Chehla. Deux autres personnages habitent l’esprit d’Ailane, sa tante Rokia, qui a fugué pour rejoindre le pays de Mustapha Atatürk, et qui y fit fortune selon les dires. Le second personnage est sa cousine Sultana (la fille de sa tante Rokia), sa cousine dont il est amoureux, cette cousine vierge et impure.
Avec une sensualité extrême, Amin Zaoui mène d’une main experte, des personnages souvent troublés, à la quête de la liberté. Libertés politique, sociale, idéologique, religieuse, sexuelle… Ce fut pour moi une lecture à la fois fascinante et extrêmement agréable. Grand merci à Osmane de m’avoir offert ce livre qu’il a prit le soin de me faire dédicacer.