17 août 2010
Pot de fer VS pot de terre
C'est ça le problème. Une saison commence. Vous regardez des pilotes. Bien-sûr vous êtes plus attiré par certaines séries que par d'autres. Rapidement, parmi les premiers pilotes visionnés, des favoris se détachent, des coups de cœur ont lieu. Il y a quelques déception, bien-sûr, mais à mesure que les semaines passent, vos préférences sont suffisamment marquées pour qu'il n'y ait plus vraiment de place pour d'autres. Votre capacité maximale d'émerveillement semble atteinte. Oh bien entendu, ce n'est que temporaire. Dans un mois ou deux, trois peut-être, il y aura d'autres pilotes, d'autres coups de cœur. Mais pour le moment, on a tout ce qu'il nous faut, merci.
Et c'est pourtant là qu'arrive un pilote. Un pilote de la saison en cours, qui n'avait rien demandé à personne, qui a juste le tort d'arriver après tout le monde.
Gakepucchi no Eri est dans ce cas-là. Je suis à peu près certaine que dans d'autres circonstances, si je n'avais pas déjà été bluffée par Atami no Sousakan et absolument ravie par GOLD, j'aurais trouvé cette série... sympathique. Peut-être même mignonne. Voire éventuellement... non, ç'aurait certainement été tout. Mais c'est déjà bien.
Au lieu de ça, j'ai regardé le pilote de Gakepucchi no Eri en me disant "ouais, bon". J'ai un peu ri et même versé une mini-larmouchette à un moment, mais c'était de façon complaisante, genre "allez, ils ont fait l'effort de ne pas torcher cette scène", ou pire : "je sens bien qu'il faut pleurer, là".
Mais que voulez-vous ? C'est difficile de passer derrière mes coups de cœur de la saison, à plus forte raison si on ne peut pas rivaliser. Tout ce qui est moins bien devient forcément médiocre.
Je devrais peut-être redonner une chance à Gakepucchi no Eri plus tard, dans une période creuse par exemple. Parce qu'il y a de bons ingrédients, en dépit de quelques autres qui sont assez classiques ("je réaliserai mon rêve !"). Cette fois, la grande différence avec les séries sur le héros qui veut devenir quelque chose à tout crin, c'est que les obstacles ne semblent pas artificiels : si Eriko a tellement de mal à devenir dessinatrice, ce n'est pas parce que des filles se moquent d'elle, parce que son prof est un connard ou parce qu'elle n'est pas sûre d'avoir ce qu'il faut. C'est parce qu'elle n'a pas d'argent. Et les autres désagréments sont une conséquence de ce manque d'argent, ce qui le rend soudain bien plus réalistes que lorsqu'une série s'échine à dégoter des personnages fondamentalement méchants qui n'ont que ça à faire de s'en prendre au héros pendant une douzaine d'épisodes. Ici, il n'y a pas de gentil et pas de méchant, il y a seulement ceux qui ont un peu d'argent et ceux qui n'en ont pas du tout.
Et j'apprécie de voir (au vu du trailer du 2e épisode, ça va même devenir de plus en plus intéressant) une Eriko désespérée au point d'accepter à peu près n'importe quel boulot pourvu de pouvoir payer son matériel pour les cours. Malgré son ton de comédie et ses personnages un peu caricaturaux, la série s'aventure sur ce terrain comme elle l'avait promis, et ça fait plaisir.
Mais voilà, malgré ces petites choses qui me plaisent, Gakepucchi no Eri a débarqué au mauvais moment, et la seule chance qu'elle ait de se voir consacrer un peu d'attention de ma part, c'est quand mon esprit n'est pas épaté par la bizarrerie d'Atami no Sousakan, par exemple. Je répète ce titre parce que si vous n'avez pas encore vu la série, ça peut vous servir d'aide-mémoire.
Retente ta chance dans quelques semaines, petite. T'as pas les moyens de rivaliser.
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Gakepucchi no Eri de SeriesLive.
Atami no Sousakan, Gakepucchi no Eri, GOLD