Dimanche 15 août. Pont d'Aquitaine à la sortie de Bordeaux. Des caravanes de Gitans bloquent les issues. Des fourgonnettes de police hululent. Des hélicoptères vibrionnent. La pluie tombe. La chasse est ouverte. Brice Hortefeux peut se frotter les mains. Encore un bon "volume" de Gitans traqués aujourd'hui. Combien de temps va durer ce manège destiné à étourdir un peu plus les Français qui dorment comme des souches ? Les syndicats qui préparent la journée d'action du 7 septembre contre l'abjecte politique du gouvernement devraient prendre contact avec les représentants de la communauté des gens du voyage : forains, manouches, tsiganes, roms et même les voleurs de poules transgéniques seraient admis dans les cortèges, au premier rang. Je rêve bien sûr. Mais ne nous y trompons pas. L'offense faite aux peuples du voyage, que l'on voudrait condamner à errer à l'infini comme des manèges fous, est une offense faite à chacun. Elle constitue une négation de toute singularité humaine. A qui le tour, après les Gitans ? Nul doute que Christian Estrosi, le stradivarius de la surenchère haineuse, prépare déjà ses listes noires.
Photo de Gitans tels que je les connaissais à la campagne. Ma grand-mère les appelait les baladins. Autre temps.