La poésie dans les tribus arabes était toujours liée au chant . La prononciation des lettres formait le début de rythmes poétiques avant la création des " Bouhour ", les rythmes de la poésie classique dans la littérature arabe .
Le génie de la poésie arabe , celui qui a découvert les rythmes , c'est Alakhalil Bno Ahmed Alfarahidi . C'était un grand connaisseur de la musique et des rythmes musicaux .
Il a vu que les poèmes arabes avaient une sorte de syllabe qui se répète, de temps en temps, et qui crée un rythme et une musique . La répétition n'était pas due au hasard , mais elle était prévue par le poète pour créer un rythme connu de lui . Qu'il l'ait entendue dans d'autres poèmes arabes avant lui ou qu'il a créé après être devenu expert dans l'écriture poétique .
Le grand poète-musicien Alkhalil a découvert qu' il y a seize rythmes différents dans les poèmes arabe Jahilite ( avant l' Islam). Il les a appelés " Bouhour " , " les Mers " ou " les Océans " car la poésie est une océan de paroles et de sens qui coule tous le temps, sans fin .
Les poètes, avant Alkhalil Bno Ahmed Alfarahidi, connaissaient ces rythmes par l'écoute et en utilisant des frappes et des rythmes avec la main . Ils arrivaient à préciser ces rythmes et à y composer des poèmes .
Le public arabe était un grand connaisseur de poèmes et de la langue littéraire arabe . Le bédouin parle la langue arabe littéraire couramment, sans difficulté car il apprend cette langue par le biais de l'éducation transmise par les parents et la tribu . Ainsi qu'avec l' apprentissage des oeuvres littéraires des grands poètes arabes .
Les grands poèmes " Almoualakates " étaient appris par coeur par les jeunes, dans les tribus arabes , comme on apprend par coeur le Coran , en notre temps .
Le poète Jahilite était obligé d'avoir une jolie voix pour chanter ses poèmes ou bien il donnait sa poésie à un autre, à la belle voix , pour qu'elle soit récitée devant le public , spectateur et juge en même temps .
Les choix des beaux poèmes arabes se fait de cette façon . Dans des souks ou chez les nobles des tribus . Puis on récompense la plus belle des poésie avec une somme d'argent ou un don .
Un souk était connu pour ce fait, dans l' histoire de la littérature arabe en Arabie Saoudite : le souk " Okad " . Les poètes arabes arrivaient de partout pour présenter leurs poèmes devant un jury .
Pour progresser dans la création des rythmes , les poètes ont été obligés de donner leurs poèmes pour le chant . Comme l'a fait le célèbre poète Zouhaïr Bno Abi Salma qui a remis son poème à une chanteuse . En l' entendant chanter, il arrivait à corriger les rythmes et le sens .
La vidéo présentée aujourd'hui , transmet cette tradition du chant des poèmes arabes . C'est une vidéo de Zahran Mohamed Ben Salah qui chante ses poèmes devant l'assistance . Comme au temps de ses ancêtres .
Je vous souhaite bonne découverte et bon spectacle .
Abdelkarim Belkassem
Rouen France , Safi Maroc