Qu'on en finisse !

Ok, les filles, je vous le mets en photo votre Camille Lacourt... C'est vrai qu'il l'a bien mérité. Comme toute l'équipe de France de natation d'ailleurs. 21 médailles, 8 en or et la première place au classement des médailles en natation course, le bilan est on ne peut plus flatteur. Deux semaines après les grosses performances de l'athlétisme, voilà qui fait du bien au moral en cet été tout pourri (deux claques illico au premier qui me parle du réchauffement de la planète).

Bon, évidemment, si une telle razzia était le fait d'une nation comme l'Espagne, la Russie, l'Italie ou un autre pays de l'Est, où si un étranger avait une progression chronométrique aussi soudaine que Lacourt, on crierait au dopage... Mais comme c'est la France, c'est super méga génial ! "On est super contrôlés et c'est grâce au travail qu'on est devenus si forts" qu'on vous répète ! Bon ben ok alors et vive la France !

Attention, que mes propos ne soient pas mal interprétés. Il ne s'agit pas de porter un voile de suspicion sur les nageurs tricolores. Peut-être suis-je naïf, mais j'aime à croire que l'on peut performer sans tricher. Ma remarque tend au contraire à accepter que d'autres nations puissent elles aussi réussir sans avoir recours à des pratiques illicites et à éviter le discours rhétorique que lorsqu'un Français perd, c'est que les autres sont dopés...

Plus que Lacourt, le plus impressionnant fut sans doute Yannick Agnel. A 18 ans, le jeune homme est promis au plus bel avenir. Brillant dans l'eau, brillant dans les études (bac S mention Bien en juin) et brillant tout court dès qu'il s'exprime (à lire l'interview à paraître dans L'Equipe ce mardi). Celui-là, on va en reparler longtemps. Bravo aussi à Alain Bernard. Enterré par beaucoup, il a montré qui était le patron ! En remportant le titre du 100m, il a fait preuve d'une sacrée force mentale. Et en plus, à croire mes collègues, c'est un vrai mec bien ! Idem pour Sébastien Rouault, sacré sur 800 et 1500m. Du côté de Poissy, son little brother, Greg a vécu ça intensément. Le triathlète de Poissy rêve en effet de pouvoir participer aux Jeux avec son grand frère. Greg, actuellement blessé, en a le potentiel si les blessures veulent bien lui foutre la paix et lui permettre d'être régulier. Et l'histoire serait bien belle pour la famille Rouault. Enfin, petit coup de coeur perso pour la jeune Ophélie-Cyrielle Etienne dont le tempérament sur la finale du 400m fut particulièrement séduisant.

Bon, sinon, je milite pour le retour des combinaisons. Tous ces abdos exposés à la face du monde, il suffit ! On a l'air malin nous après, simples mortels, avec nos bouées ... (je parle pour moi, là). Plus sérieusement, comme je l'avais déjà écrit pour l'athlé, j'espère juste que ces performances et tout l'engouement suscité par ces nageurs, ne resteront pas sans lendemain dans les médias. Que l'on continuera à les suivre de façon régulière, en dehors des grands championnats. Parce qu'ils le valent bien. 

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En parlant de ça, même s'il n'a pas fait la Une des médias, sachez que Kevin Staut est le nouveau numéro 1 mondial de saut d'obstacles. Dix-huit ans depuis Eric Navet en 1992 qu'un Français n'avait pas atteint ce rang ô combien prestigieux. Champion d'Europe l'été dernier à Windsor, Kevin, à 29 ans, n'arrête pas de progresser. Toujours le premier le matin à monter, son travail est aujourd'hui récompensé. Même si ce statut n'était pas programmé si tôt, Kevin arrivera dans un peu plus d'un mois, à Lexington (Kentucky), comme l'un des favoris des Championnats du monde. Il sera également le leader d'une équipe de France qui a su conserver son titre de la Meydan Nations Cup conquis l'an dernier. 

Des Français numéros 1 mondiaux dans des disciplines olympiques, ça ne court pas les rues. Vraiment dommage que l'on n'en parle pas davantage...

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Un mot pour signaler les trois médailles françaises lors des Championnats du monde de course d'orientation qui avaient lieu en Norvège la semaine dernière. Frédéric Tranchand en sprint et Thierry Gueorgiou en moyenne et longue distance sont en effet allés chercher le bronze. Bon, ok, on espérait un peu mieux notamment avec le relais qui finit 8e après avoir longtemps été à la lutte pour la victoire. Mais on va dire que les Bleus se sont réservés pour les Mondiaux 2011 qui auront lieu en France, en Savoie. (www.woc2011.fr). A noter aussi chez les filles, la belle 7e place de Céline Dodin sur le longue distance.

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Un grand merci à Hatem Ben Arfa. Avec depuis un mois, tous ces discours de bonnes intentions et de bon esprit distillés par le monde du foot qui avait promis,  "juré craché si je mens je vais en enfer", que le pathétique épisode des mutins du bus de Knysna serait vite dissipé, on avait presque fini par oublier que les footeux sont pour beaucoup des petits cons. Le brave Hatem nous a ramenés à la réalité. Grâce lui soit rendue. 

Ok, les dirigeants marseillais ont fait du grand n'importe quoi (comme souvent) en lui montrant d'abord la porte de sortie puis en lui refermant cette porte juste devant le nez au moment où il allait la franchir. Mais au lieu de discuter, ce brave garçon a décidé de faire grève, de ne plus se présenter à l'entraînement et d'entamer un bras de fer. Alors dans la vraie vie, il y a des contrats, des patrons, des employés et tout ça. Bref des règles.  Si demain je décide de ne plus venir travailler, je serai logiquement viré sans indemnité pour faute professionnelle. Mais voilà, le monde du foot, ce n'est pas la "vraie vie". Ben Arfa claque un joli but le mercredi en équipe de France et pan, le voilà qui se prend pour le centre du monde. Mais tu es qui Ben Arfa à part un sempiternel fouteur de souk ?

Pour ceux qui avaient naïvement cru que l'épisode estival changerait les mentalités, deux journées de Championnat ont de toute façon suffit à se rendre compte que les mecs continueraient à simuler, à tricher, à lever le bras pour réclamer un hors-jeu bidon ou un corner etc... Foot loose will never die ! 

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Quoi de neuf sur le front UTMB ? Eh bien l'info principale c'est que ... vivement que ça soit fini ! Forcément, une telle course devient vite une obsession. On ne pense qu'à ça donc on ne parle que de ça et à force, on ne vous parle que de ça ! A moins de deux semaines du départ, franchement (et sincèrement), j'en ai marre. Prêt ou pas prêt, je m'en fous, je veux juste en finir... Pour de vrai. Parce que virtuellement, cet UTMB, je l'ai déjà couru des dizaines de fois. Et pourtant, je ne suis pas du genre à gamberger. Loin de là même. Le profil, je le connais par coeur à force de le regarder. D'ailleurs c'est marrant, mais à force d'étudier le profil et le tracé, j'ai fini par me convaincre que c'était jouable.

Côté entraînement, j'ai fait une dernière sortie sérieuse cette semaine avec 4h30 de rando-course sur le circuit des 25 bosses dans la forêt de Fontainebleau. Mal aux genoux, comme toujours mais avec de la glace, ça passe ou en tout cas j'espère que ça va passer. Deux autres sorties cool en fin de semaine pour compléter et basta. Cette semaine, que du light voire de l'ultra light au programme.

Au passage, un grand bravo à Neil Hammond, camarade du Meudon Triathlon, qui a une fois de plus terminé l'EmbrunMan en 14h43, quatre semaines seulement après avoir bouclé l'Ironman de Roth... Et bien sûr à Gaël Couturier, lui aussi finisher (même si bug sur le site du chronométreur qui le met à tort DNF), en 16h40' ! A noter que Gaël, ancien meudonnais aujourd'hui licencié à Nice (chez Braziou;), rédacteur en chef de Runners World, multiplie les courses (finisher de l'Ironman de Nice fin juin) et sera bien entendu dans dix jours à Chamonix au départ de l'UTMB ! Respect messieurs !

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Pour rester dans le thème UTMB et EmbrunMan, voici le recyclage de ma chronique hebdo parue la semaine dernière sur lequipe.fr...

"Je vais bien, tout va bien"

Avis de tempêtes dans les cerveaux. A quelques jours d'une grosse échéance, de nombreuses pensées traversent les esprits. Pas toujours facile de trouver les bons ressorts pour positiver.
Tic tac, tic tac... 17 jours, 21 heures et 13 minutes (je vous fais grâce des secondes)... Voilà ce qu'affiche le compte à rebours au moment où cette chronique est publiée. Dans un peu moins de 18 jours, je serai en effet sur la ligne de départ de The North Face Ultra-Trail-du Mont-Blanc, à Chamonix, au milieu d'un peloton de 2500 coureurs, des petits « veinards » (si, si...) qui ont eu la chance de pouvoir participer à cette grand-messe du trail. Au programme, 166km, 9600m de dénivelé positif (et autant de ces maudites descentes), le tout à réaliser en moins de 46 heures. Pour d'autres adeptes des efforts longue durée, le grand jour va venir encore plus vite. Dimanche 15 août, ils s'attaqueront au Triathlon d'Embrun, réputé pour être l'un des plus durs du monde avec notamment son parcours vélo de 180km dont le Col d'Izoard et un marathon très exigeant.
Deux rendez-vous extrêmes qui ont mobilisé toute l'énergie des futurs participants depuis des mois. Leur corps mais aussi et peut-être surtout leur esprit. Mais que se passe-t-il donc la tête d'un coureur au moment d'aborder cette dernière ligne droite avant le grand jour ? Comment vit-on ces derniers instants où l'on cherche par tous les moyens à se convaincre que « ça va le faire », des journées où l'on cherche à chasser tous les doutes, toutes les pensées négatives, où il faut aussi éviter de trop amplifier et interpréter les messages d'un corps que l'on redoute de voir meurtri par les multiples entraînements. Des journées enfin où, en un instant, on passe de l'euphorie (« je vais la bouffer cette course ») à des phases de profonds doutes (« je n'ai pas le niveau, je vais mourir... »). En a-t-on fait assez ? N'en avons-nous pas trop fait ?
Petit sondage auprès de quelques membres de la communauté Kikourou, incontournable forum où se réunissent tous les adeptes de trail, ces courses nature en pleine explosion.
«Chacun doit avoir sa propre approche pour ce type de grand rendez-vous, un peu comme pour le baccalauréat ou le permis de conduire, raconte Chris38. Certains sont anxieux, d'autres faciles, certains révisent jusqu'au dernier moment, certains y vont sans (ou avec peu) de préparation. J'ai tendance à beaucoup y penser (trop ?) à cet UTMB même si je sais que ce n'est pas forcément bon, que ça engendre un peu de stress et que ça bouffe du jus (dont j'aurai bien besoin sur le parcours). Je me sers de mes expériences passées (réussies) pour me rassurer. Je me dis que si je passe à côté de mes objectifs/ambitions chronométriques, je me rabattrai sur celui de FINIR. J'ai hâte d'en découdre avec la montagne et de me retrouver sur les chemins pour de vrais moments de bonheur (mais pas que...). » «Avant une course j'ai toujours mal quelque part, lâche Leptichat. C'est rigolo mais le plus bizarre c'est que la douleur disparaît une fois la ligne de départ franchie.»

Si Rodio, Grand Maître Kikourou, pense comme Brassens « à Fernande » (avec les mêmes effets ?), Jeanphi69 apporte un autre éclairage. «Comme toutes mes courses-objectifs, je commence à somatiser, confie-t-il. Un bobo par ici (bon là, je suis limite blessure !), de la fatigue par là. Je pense à la ligne d'arrivée, comment je souhaite arriver. En courant, toujours, mais en levant les bras ? En hurlant ? En pleurant ? Je me rappelle mes plus belles courses, mon ressenti, mon euphorie du moment pour m'en souvenir dans les moments difficiles. Je pense à la bière que je boirai avec mon pote à l'arrivée. Je visualise au maximum du positif. Dans la dernière semaine, je me sentirai très las, très "en dedans". Cet état, je l'attends, l'espère même car c'est celui-ci en général qui me permet de me mettre complètement dans la course, de me concentrer.»
Cette volonté de positiver est un passage quasi obligatoire. Une sorte de Méthode Coué : « je vais bien, tout va bien ». «La fameuse "pensée positive", aide à aller de l'avant, à penser à l'après course, les bons moments d'avant, d'après, raconte Elcap. Je fais la course dans ma tête. Encore et encore. Je revis les moments d'entraînements, parfois durs. Pour me rassurer, me dire que j'ai fait au mieux. C'est du stress, du bon, et de la grosse envie d'en découdre avec le bonhomme, voir s'il est à la hauteur des espérances. Je suis dans la recherche du coté spirituel, du zen absolu, du gros trip.»
Cette démarche spirituelle souvent présente dès que l'on aborde l'ultra, Aleksou la symbolise parfaitement : «L'expérience amène en principe une plus grande sérénité, une plus grande confiance en soi. Après quelques situations réelles on se connaît mieux. L'objectif principal est atteint quand je me trouve au point de convergence, au point d'équilibre. Quand l'émotion du moment se libère dans le moment ! C'est un mélange de sensations physiques et psychiques, comme si tout communiquait : tu ne fais pas d'efforts, tu flottes. En fait dans ce moment-là tu es l'oiseau qui te survole, tu es la neige que tu foules, le caillou qui roule sous ta chaussure, l'arbre le plus haut de la forêt, tu es... en communion avec ce qui t'environne. Et ta Garmin, ben, tu t'en fous ! Pensez "plaisir" et vous ne craindrez plus le reste.» Y a plus qu'à ! Tic tac, tic tac...

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Vous aviez été plusieurs à me demander la papier de Damien Ressiot paru dans L'Equipe et concernant Lance Armstrong. Je vous en mets ici quelques extraits.

Lance Armstrong, après treize participations, sept victoires, huit podiums à Paris et un come-back, quitte le Tour ce soir. L’annonce est un soulagement pour ceux qui n’ont jamais cru en l’image du champion, éclaboussée par l’EPO et – l’avenir le confirmera ou non – la testostérone et les traces de son propre sang transfusé.
Ce n’est qu’une question de mois : le temps de l’impunité est révolu pour l’Américain. Objet d’une enquête officielle de l’administration fédérale de son pays, accusé de dopage de manière très précise par plusieurs de ses anciens coéquipiers et compatriotes – Floyd Landis en tête –, promis à la ténacité d’investigateurs zélés, l’homme ne rentre pas se reposer au pays. De premières auditions sont ainsi déjà programmées devant un grand jury fédéral le 30 juillet.
Chez lui, il le sait, mentir sous serment se paie cash, et si d’aventure la justice américaine prouve de manière irréfutable que l’argent de son invincible armada, Discovery Channel puis l’US Postal, a bien servi à financer la logistique et les produits dopants qui l’ont transformé après sa maladie, Armstrong quittera la lune pour un terrible retour sur terre. Johan Bruyneel, son mentor historique, vient ainsi, après de premières dénégations, de reconnaître que « soixante vélos avaient bien été vendus sur eBay en 2007, sans savoir ce qu’était devenu l’argent récolté... »
(...) Jamais il n’avait été confronté à pareille immanence. « C’est vrai, soulignait récemment Dick Pound, ex-président de l’AMA et ennemi intime du leader de RadioShack. Pourtant, pour beaucoup, moi le premier, tout était clair depuis le 23 août 2005 et la publication dans L’Équipe de l’enquête prouvant qu’il avait utilisé de l’EPO lors de sa première victoire sur le Tour en 1999. Jamais il n’a répondu ni démenti ni attaqué en justice votre journal. Jamais il n’a donné d’explications crédibles, refusant même une possible réanalyse de ses échantillons que lui proposait l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). »
Enquêtes préliminaires – affaire dite de l’US Postal en 2000 et d’Astana en juillet dernier (toujours en cours) –, contrôle positif aux corticoïdes le 4 juillet 1999 couvert de manière très réactive par l’Union cycliste internationale, double versement financier à cette même fédération destiné officiellement à financer du matériel antidopage, révélation de son suivi médical par le sulfureux docteur Ferrari, aucun des neuf derniers Tours de France du nouveau retraité n’aura échappé aux suspicions. Quant aux trois volets d’investigations écrits par les journalistes David Walsh et Pierre Ballester (*), ils auront accumulé les témoignages édifiants de manière implacable. L’homme, arrogant, patron du peloton durant une décennie, était capable de menacer (Filippo Simeoni), de détruire des hommes ou à défaut d’essayer (LeMond) comme d’adouber ses courtisans. C’est probablement ce trait de personnalité, l’usage du glaive et de la terreur qui ont motivé la révolte de ceux qui veulent l’abattre. DAMIEN RESSIOT
(*) LA Confidentiel, LA Officiel, Le Sale Tour, éditions de La Martinière.