Robert Gagnon
Éditions Quinze
233 pages
Résumé:
«Il était onze heures quarante quand François Cournoyer tomba sur cette histoire de thèse.» Mais que découvre cet historien un jour de printemps 1990? Tout d'abord une histoire vraie... ou presque. En 1934, un jeune professeur de la Faculté des sciences de l'Université de Montréal soutient une thèse de doctorat. Son directeur est nul autre que le frère Marie-Victorin. Une brillante thèse selon ce dernier. Un menbre du jury s'objecte pourtant à lui décerner la plus haute mention. C'est le point de départ d'une aventure invraisemblable, qui se déroule dans un milieu qu'aucun romancier ne nous avait décrit auparavant: celui des universitaires des années trente au Canada français. Une aventure qui débouche sur un drame mystérieux au cour duquel se profile l'imposante figure de Marie-Victorin.
Mon commentaire:
La thèse s'inspire de trois événements historiques véridiques. L'histoire de la soutenance de thèse est réelle. Plusieurs anecdotes du roman sont issus de faits avérés, comme la mort de certaines personnages où la dernière herborisation du frère Marie Victorin.
Le roman est habilement construit. Il nous offre différentes parties en alternance. Le roman débute dans les années 1990, où un historien trouve des faits étranges sur une histoire de soutenance de thèse dirigée par le frère Marie-Victorin. Histoire qui avait dérangée le petit monde d'universitaires entourant l'école Polytechnique et l'Université de Montréal. On passe ensuite aux années 1930, où on suit le jeune Dumouchel qui doit soutenir sa thèse et Mireault, un professeur d'université. Tout commence par lui.
Au fur et à mesure que le roman avance, on se promène dans le temps entre les différentes recherche de l'historien et les faits qui se sont déroulés à cette époque-là. Au fil des pages, on délaisse Mireault pour l'histoire de son jeune fils, un excentrique un peu bizarre que rencontrera finalement l'historien. Si on ne comprend pas trop où veut en venir l'auteur en faisant intervenir le fils Mireault,l'intrigue se dénoue à la toute fin du livre. Alors, on comprend que tout est lié et que chaque personnage a sa raison d'être. Même si le livre s'inspire de faits réels, plusieurs personnages, dont Mireault, ont été créés de toutes pièces. Il s'agit bien sûr d'un roman.
La thèse traite du petit monde universitaire des années 1930 à Montréal. La compétition et les guerres intestines que se livrent les personnages sont sans pitié. L'auteur transmet des faits historiques en les amenant de façon originale entre le passé et le présent. L'ambiance universitaire et le monde de la recherche est bien rendu dans le livre et donne tout de suite le ton à l'histoire.
La thèse est un roman que j'ai beaucoup aimé. La trame est particulière, mais c'est un roman intéressant à plusieurs points de vue, tant au niveau historique que narratif. J'aime particulièrement la dernière chute, à la toute fin, qui est un clin d'oeil et une habile façon de boucler le boucle. Un roman intéressant, pour tous ceux qui aime l'atmosphère feutrée des universités et du monde de la recherche. Une belle découverte!
À noter que ce roman a remporté le prix Robert-Cliche du premier roman en 1994.