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Quelques mois seulement avant la capitulation de l’Allemagne, Dresde subit le pire bombardement de l’aviation alliée.
En une nuit, alors qu’on savait que la guerre était sur le point de finir, que la ville surnommée « la Florence de l’Elbe » était un bijou architectural peuplé essentiellement de réfugiés et dépourvu de tout intérêt stratégique, l’aviation alliée s’acharna sur le centre historique. Plus de 100000 civils moururent cette nuit-là.
Il ne s’agissait que de punir - non seulement des individus, mais le fait d’être né allemand.
Il fallait éradiquer l’esprit, l’âme, la culture, les racines de cette Allemagne frappée du sceau honteux du nazisme. Comme si un pays ou un peuple se limitait à ses errances et ses erreurs aussi monstrueuses fussent-elles.
Les tribunaux d’un côté et de l’autre les lauriers de ceux qui écrivent l’Histoire.
Or celle-ci s’inscrit aussi bien dans le marbre des villes que dans les trouées qui les hantent. Et plus le marbre, ou l’acier, ou le verre est haut, plus il se voit et plus il impose sa domination symbolique. Hier les cathédrales, partout désormais les tours de la finance et parfois… des mosquées et des minarets.
Je n’aime pas les burqas parce qu’elles ne sont là que pour étaler leur visibilité. Je n’aime guère d’avantage ces minarets qui s’exhibent comme des doigts d’honneur pour des peuples liés à d'autres racines, surtout quand ils entrent dans la surenchère de la visibilité conquérante. Les religions se veulent des cheminements intérieurs ? Alors qu’elles en restent là.
L’Islam est aussi respectable que toute religion. Qu’il s’impose donc un devoir de discrétion ne serait-ce que par respect pour ceux qui partagent d’autres convictions et des Etats qui reposent sur des fondements laïcs.En cela Dresde n'est que le palimpseste de ces lieux qui écrivent le temps dans ce qui se construit et disparaît.