Depuis le début des années 1980, et plus encore depuis le début des 2000, les études en "géographie du genre" se multiplient. Après avoir longtemps été longtemps marquées par une approche militante (féministe), les "gender studies" se sont développées dans les pays anglo-saxons et de plus en plus de chercheurs français se penchent sur la question. En géographie tout particulièrement, une question principale se pose : pratique-t-on et se représente-t-on l'espace de la même manière lorsque l'on est un homme ou une femme ? Le genre est-il un construit social qui "formate" l'habiter et les mobilités ? Parmi les travaux des géographes, on notera tout particulièrement ceux d'Yves Raibaud (voir notamment son article "Le genre et le sexe comme objets géographiques", Cahiers de l'ADES, n°2, 2007 : d'ailleurs, l'ensemble de ce numéro est consacré à cette thématique "Sexe de l'espace, sexe dans l'espace"), de Claire Hancock et de Francine Barthe (notamment co-directrices du numéro de la revue Géographie et Cultures consacré au "Genre. Constructions spatiales et culturelles", n°54, 2005 ; Francine Barthe est également auteur d'une Géographie de la nudité. Etre nu quelque part, Bréal, collection D'autrepart, 2003 : voir les notes de lecture de Claire Hancock et Yann Calbérac). A lire également l'article de Jacques Lévy : "Genre" (EspacesTemps.net, Mensuelles, 18 octobre 2004). Dans cette même persepctive, les géographes interrogent l'espace en fonction des pratiques sexuelles (à noter les travaux de Marianne Blidon sur les rapports entre homosexualité et espace : voir son article "Un espace pas si public ? Quand les gays se tiennent par la main", Les Cafés géographiques, Vox geographi, 26 avril 2008). La diversité et la richesse de ses approches montre que l'approche par le genre reste un champ à explorer.
A noter également, la préparation d'un numéro de la revue Géographie et Cultures (sous la direction d'Yves Raibaud) consacré à la "Géographie du masculin" ; ainsi que celle d'un numéro de la revue L'Espace politique (sous la direction de Marianne Blidon et Sébastien Roux) consacré à la "Géo/politique du sexe" (à paraître en 2011).
Pour illustrer cette annonce de colloque, voici quelques cartes issues d'une exposition en ligne sur Les Femmes, le Pouvoir et la Politique, organisée par l'International Museum of Women. Les commentaires sont ceux de l'exposition.
Pour des millions de femmes, le foyer est l'endroit le plus dangereux où se trouver. Loin d'être un havre de sécurité, la famille est souvent le berceau de la violence.