Ça sort tout chaud de Mediapart qui ne lâche décidément pas son os ! Quand Eric Woerth déclarait à sa banque vivre avec 112 euros par mois…Pas de trêve ni moins encore de miracle le 15 août 2010… Le ministre du Travail eût sans doute été mieux inspiré de se rendre à Lourdes plutôt qu’à Chamonix, encore que des imbéciles aient entendu perturber la traditionnelle procession par une alerte à la bombe bidon, apprends-je au saut du lit à 4 heures du mat’ dans la même session d’info de BFM/TV. Je ne comptais pas aller sur l’ordinateur, ayant encore force boulot à faire dans la maison… Mais naturlich, impossible de résister à l’irrésistible envie de l’épingler une nouvelle fois ! comme une entomologiste un papillon d’une espèce rare. “Bombyx praevarica-toris” ?
Je ne saurais dire ce qu’il en est pour vous mais il n’est pas habituel de minorer ses revenus lorsque l’on sollicite un crédit. Certains inconscients essaieraient plutôt de les majorer ce qui leur retombe immanquablement sur le nez quand ils n’arrivent pas à rembourser les échéances. Les déclarations doivent être faites en toute bonne foi et en règle générale les banques épluchent les déclarations et les documents fournis au peigne fin.
Or, le 2 janvier 2008 Eric Woerth voulait emprunter 6.500 euros sur huit mois pour financer sa campagne munici-pale. Il était à l’époque ministre du Budget (environ 10.000 euros mensuels à l’époque) et déjà maire de Chantilly (2.400 euros d’indemnité) mais s’est présenté au Crédit agricole de Chantilly comme «ingénieur cadre technicien» percevant 30.000 euros par mois et n’a déclaré aucun impôt sur le revenu. Il est formidablement curieux que la banque ne lui ait pas demandé de fournir le dernier avis d’impôt sur le revenu – pas une photocopie, l’original ! c’est du moins la règle pour le vulgum pecus…
Sur la foi de ces renseignements – qui compte tenu de ses autres engagements lui laissaient 112 euros par mois pour vivre ! même pas le RMI… - la banque lui a toutefois accordé le prêt dans la mesure où les candidats sont remboursés des frais de campagne s’ils obtiennent plus de 5 % des suffrages.
Soit. Mais je trouve néanmoins curieux que la banque n’ait pas exigé qu’il fournisse également les revenus de sa femme et par ailleurs puisqu’il s’est adressé à l’agence de Chantilly que la personne qui lui a accordé le prêt – visé bien évidemment par le directeur de l’agence – n’ait pas su qu’il était le maire sortant.
Quel intérêt Eric Woerth avait-t-il à mentir sur sa situation ? Mediapart évoque plusieurs hypothèses : «A-t-il des revenus à cacher ? Est-il soucieux que personne ne connaisse le montant de ses impôts sur le revenu ?».
Ce qui est franchement ridicule dans la mesure où le personnel des banques est bien évidemment tenu au secret professionnel et qu’y déroger ternirait l’image de l’établissement bancaire. Pour l’instant, ni la banque ni le ministre n’ont pour l’instant répondu aux questions de Mathilde Mathieu et Michaël Hajdenberg.
Une chose est néanmoins tout à fait certaine : Eric Woerth se serait bien passé de cette nouvelle “casserole” ! Lors même qu’aux termes du contrat qu’il a signé de sa blanche (?) main il était tenu de «certifier complets, exacts, sincères et véritables les renseignements fournis pour justifier leur situation financière et patrimoniale portant notamment sur la description de leur endettement, la composition de leur patrimoine, le niveau de leurs ressources et revenus».
Cette prédisposition au mensonge – marque de fabrique du sarkozysme – donne encore moins de crédit à toutes les dénégations aussi vigoureuses soient-elles dont il nous abreuve depuis la mi-juin 2010 ! Deux mois de mensonges à répétition… De quoi remplir une citerne de lait d’beu.