Il fallait que je sorte du pays quelques jours, ce qui explique cette pause de billets. Il fallait aussi continuer silencieusement à penser à ce foutu pays, cet Ayiti chérie ! J'en discutais avec des gens qui ne connaissent qu'à travers ce qu'en disent les médias où les membres de la diaspora qu'ils côtoient. Des contradictions me venaient à l'esprit. Comment des gens individuellement si propres et si soignés en arrivent-ils à détruire d'une telle manière leur environnement ? À tous les matins, on voit ces milliers d'haïtiens sortir des tentes plus propres que propres, chemise amidonnée, le pli parfait dans le pantalon, souliers vernis… comment y arrivent-ils ? En sortant de la tente, jette au sol la boîte de stryromousse dans lequel ils ont mangé leur souper de la veille ! Comment un individualisme puisse être aussi prégnant alors que tous les grands moments de l'histoire de laquelle ils sont si fiers, l'ont été par les soulèvements collectifs (libération, départ de la dictature, d'Aristide, …) ? Laferrière écrit dans son dernier livre (Tout bouge autour de moi) : "Comment développer un pays avec une collection d'individus ? Tel est le problème auquel Haïti a eu à confronter durant toute son histoire." Si pacifiques et paisibles (résignés disent certains) face à toute que la nature et la vie politicienne leur imposent, tout en ayant fait verser autant de sang dans une histoire de seulement 200 ans. Si politisés et si peu politiques ? J'imagine que chaque pays confronte ce genre de contradictions, des espèces de 'claudiquements' dans la marche d'une nation. Il ne reste qu'à trouver la bonne prothèse pour soutenir la marche !
Il fallait que je sorte du pays quelques jours, ce qui explique cette pause de billets. Il fallait aussi continuer silencieusement à penser à ce foutu pays, cet Ayiti chérie ! J'en discutais avec des gens qui ne connaissent qu'à travers ce qu'en disent les médias où les membres de la diaspora qu'ils côtoient. Des contradictions me venaient à l'esprit. Comment des gens individuellement si propres et si soignés en arrivent-ils à détruire d'une telle manière leur environnement ? À tous les matins, on voit ces milliers d'haïtiens sortir des tentes plus propres que propres, chemise amidonnée, le pli parfait dans le pantalon, souliers vernis… comment y arrivent-ils ? En sortant de la tente, jette au sol la boîte de stryromousse dans lequel ils ont mangé leur souper de la veille ! Comment un individualisme puisse être aussi prégnant alors que tous les grands moments de l'histoire de laquelle ils sont si fiers, l'ont été par les soulèvements collectifs (libération, départ de la dictature, d'Aristide, …) ? Laferrière écrit dans son dernier livre (Tout bouge autour de moi) : "Comment développer un pays avec une collection d'individus ? Tel est le problème auquel Haïti a eu à confronter durant toute son histoire." Si pacifiques et paisibles (résignés disent certains) face à toute que la nature et la vie politicienne leur imposent, tout en ayant fait verser autant de sang dans une histoire de seulement 200 ans. Si politisés et si peu politiques ? J'imagine que chaque pays confronte ce genre de contradictions, des espèces de 'claudiquements' dans la marche d'une nation. Il ne reste qu'à trouver la bonne prothèse pour soutenir la marche !