La distribution des lumières – Stéphanie Hochet

Par Theoma

« J’aimais trop les femmes pour tolérer qu’on les insulte. J’ai toujours eu le fantasme presque sensuel de liens civilisés avec l’autre sexe. C’est la civilisation qui a créé l’érotisme. Sans la culture et ses entrelacs de complexités, de distance où l’art, la poésie se sont engouffrés, il ne reste que la bestialité, la vie aveugle des animaux. »

Ne supportant plus la politique de Berlusconi et se refusant à la cautionner, Pasquale quitte l'Italie pour la France. Il y rencontre Anna, enseignante, dont il tombe rapidement amoureux. Sans le savoir, ils sont observés par Aurèle, jeune adolescente désœuvrée.

Ne vous fiez pas aux apparences, La distribution des lumières regorge de dangers. Vous êtes invités à vous installer confortablement sans vous douter que les mots sont en train de tisser leur toile pour mieux vous happer dans un tourbillon glaçant et impitoyable.

Impuissant, vous assistez aux dégâts provoqués par des éléments ravageurs :  l'ennui de l'adolescente, la manipulation de l'ignorance, les désirs ressentis sans décodeurs et la honte s'ils ne sont pas conformes.

L'adulte n'est pas en reste. Celui qui souhaite être en accord avec sa propre éthique peut se perdre dans les méandres de la naïveté pour paver son chemin de bonnes intentions et arriver tout droit en enfer.

Un contenant en ébullition prêt à exploser. Une écrivaine qui frôle sans cesse les limites avec une incroyable maîtrise. Terrifiant et à découvrir.

Flammarion, 185 pages, 2010

Un extrait...

« Je suis parti mais je n’ai pas coupé les liens avec mon pays. J’ai gardé l’habitude d’acheter les journaux italiens, je me rendais au kiosque pour demander La Répubblica. Elsa a souffert de notre rupture, pour reconstruire la part d’elle que j’avais détruite, elle m’a laissé sans nouvelles durant des mois. Ensuite, notre camaraderie a repris par courrier. S’il avait continué, j’aurais enduré son silence comme une torture. Je lui ai écrit une lettre ou bien un mail par semaine. je n’ai pas changé de fréquence, j’ai trouvé mon rythme naturel. Ses réponses m’ont sauvé de ce froid qui m’habitait depuis que je ressassais mes remords. Ce n’est pas parce que j’avais fui que j’avais tourné le dos à vingt-cinq ans de vie commune avec Elsa. Je ne pourrais pas rompre comme ceux qui font le deuil de l’autre. Pour moi, oublier une personne qu’on a aimé c’est le début de la barbarie. »

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