1h30 maximum.
La caissière sourit en tendant la badge.
MuseoGames, une histoire à rejouer.
Une expo dont le temps de visite est limité.
Laïus introductif sur le mur de l’entrée. Puis c’est l’immersion.
L’apéro est une petite salle, des écrans du sol au plafond. Vidéos de jeu en boucle.
Puis un triste couloir, des reliques électroniques sous grille. Commodore 64, Atari, MO5… Un tas de déchets mal recyclables qui font frémir. La mémoire se réveille.
Tout est flou, d’abord. Des temps de chargement interminables, des joysticks non-ergonomiques, des boutons de souris qui font plouc. Au lieu de faire clic.
Pas de multi-touch. Rien que du parpaing palpable.
Le couloir n’est qu’une sorte de préambule à la salle de crise qui s’offre ensuite. Une petite frustration avant l’antre du Malin. Des néons scintillants, une immense table. Et des engins planqués sous les tables. Des écrans posés dessus. Au mur, des écrans géants qui diffusent en continuent ce qui absorbe les personnes présentes.
Un non initié ne peut que dénigrer. Un amateur ne peut que sourire.
On s’arrache les cheveux devant Lemmings. Des bestioles cons comme la lune qui ne savent que marcher tout droit, se jeter dans le vide et mourir.
Des gamins, très jeunes, s’émerveillent encore de la souplesse de Rayman. Et éclatent de rire lorsqu’un marteau volant ou un moustique géant écrabouille l’avatar.
Devant Pong, deux gothiques s’affrontent. Cordiaux mais déterminés.
Des jeux par dizaines. Des trucs désuets. Et le pouvoir d’absorption n’a pas bougé.
À l’écart, deux coins offrent des choses différentes. Des interviews, trop courtes malheureusement. Peter Molyneux (le créateur de Populous), David Cage (Heavy Rain) et quelques autres. Des mecs qui bossent dur pour offrir une expérience. Des gens loin des poncifs.
Retour aux manettes.
Au bout d’une heure et demie, un gardien pose la main, délicatement, sur chaque épaule.
Faut y aller. C’est l’heure. Faut pas rester là. Des personnes attendent.
1h30 maximum.
La caissière sourit en reprenant la badge.