Le Big Bang est actuellement LE modèle consensuel de l’univers. Certaines observations astronomiques semblent confirment ce modèle (notamment le rayonnement cosmique) mais pour qu’il fonctionne il a fallu également charger le modèle avec des entités théoriques exotiques, l’énergie et la matière sombre dont nous avons déjà souvent parlé sur ce blog. La description de ces entités est un axe de recherche important de l’astrophysique actuelle, plusieurs hypothèses existent mais encore rien de définitif.
D’autres modèles coexistent avec le Big Bang (voir ce billet “Big Bang ou pas Big Bang?” par exemple), mais l’astrophysicien taiwanais Wun-Hi Shu vient de lancer une boule de bowling dans les quilles du Modèle Cosmologique Standard avec la publication d’un modèle basé sur une équivalence entre temps et espace au travers d’un facteur de conversion qui serait la lumière, et une équivalence entre masse et longueur dont le facteur de conversion serait la constante gravitationnelle.
L’univers dans ses phases d’expansion converti la masse et le temps en longueur et espace, et vice-versa dans ses phases de contraction – mais sans jamais passer par une étape Big Bang ou Big Crunch.
Les constantes c (vitesse de la lumière) et G (constante gravitationnelle) ne seraient alors plus des constantes. Pour G nous avons déjà vu que son invariabilité était déjà remise en cause par certains raffinement du Modèle Standard (voir le billet sur la quintessence) mais pour c c’est plus difficile à avaler – après tout l’ensemble de la relativité en dépends.
Ca semble un peu tiré par les cheveux jusqu’au moment ou l’on se rend compte que les prévisions de ce modèle collent parfaitement avec les observations de “red shift”
(accélération de l’expansion de l’univers) d’objets très lumineux tels les supernovas de type 1.
Et ce, sans faire appel à la moindre énergie noire. Or dans le Modèle Standard c’est justement l’augmentation de cette accélération de l’expansion de l’univers qui oblige à l’introduction de l’énergie sombre, sorte de force anti-gravitationnelle dont nul ne sait à quoi elle pourrait correspondre en termes physiques.
Ce nouveau modèle n’explique pas tout, notamment ce fameux rayonnement cosmique mais il n’est pas impossible qu’au fil de son développement il puisse également intégrer ce type d’observations.
Source: MIT Technology Review
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