Éditions Philippe Picquier, 190 pages
Résumé:
Funérailles célestes est une histoire d'amour et de perte, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort. Xinran dresse le portrait exceptionnel d'une femme et d'une terre, le Tibet, toutes les deux à la merci du destin et de la politique. En 1956, Wen et Kejun sont de jeunes étudiants en médecine, remplis de l'espoir des premières années du communisme en Chine. Par idéal, Kejun s'enrôle dans l'armée comme médecin. Peu après, Wen apprend la mort de son mari au combat sur les plateaux tibétains. Refusant de croire à cette nouvelle, elle part à sa recherche et découvre un paysage auquel rien ne l'a préparée - le silence, l'altitude, le vide sont terrifiants. Perdue dans les montagnes du nord, recueillie par une famille tibétaine, elle apprend à respecter leurs coutumes et leur culture. Après trente années d'errance, son opiniâtreté lui permet de découvrir ce qui est arrivé à son mari... Quand Wen retourne finalement en Chine, elle retrouve un pays profondément changé par la Révolution culturelle et Deng Xiaoping. Mais elle aussi a changé : en Chine, elle avait toujours été poussée par le matérialisme ; au Tibet, elle a découvert la spiritualité.
Mon opinion:
Funérailles célestes est un livre qui m'a profondément touchée. Il raconte une histoire tragique, une vie de recherches, de quête, une vie consacrée au grand amour perdu. Certains passages sont touchants et très beaux, que ce soit l'amour que se porte Wen et Kejun ou l'apprentissage de la vie Tibétaine. Wen est confrontée aux différences de culture, de vie et de croyances et doit apprivoiser une nouvelle façon de voir les choses, de vivre et de communiquer. Ses bases durement acquises dans sa vie chinoise ne lui servent pratiquement à rien dans la vie nomade tibétaine. Les passages de la vie des nomades m'ont d'ailleurs fascinée. On suit leur périple au rythme des saisons et c'est cette partie du récit qui m'a le plus intéressée. La façon qu'ont ces gens de communiquer entre eux (par messages laissés sur les montagnes ou aux voyageurs rencontrés le long du chemin) me semble à la fois essentielle et si précaire. Les descriptions des repas, des rites et des coutumes m'ont donné envie d'en apprendre plus sur ce peuple. On apprend également ce que sont des Funérailles Célestes. Aux yeux d'un Occidental, ce rituel vers la mort est plutôt confrontant (voire horrifiant) par rapport à nos convictions, alors que pour les Tibétains, il s'agit d'une harmonie du corps du défunt avec la terre et le ciel...
La postface remet les choses en perspective et m'a enlevée quelques illusions laissées par le récit. J'aurais préféré ne pas la lire et me laisser bercer par l'histoire de Wen que j'ai envie de croire, telle que l'a décrite Xinran, même si l'auteur semble avoir pris quelques libertés avec l'histoire.
J'aurais aimé présenter un extrait du récit, mais j'en aurais sélectionné beaucoup trop. Je préfère vous laisser découvrir ce livre par vous-même. J'espère que vous aurez autant de plaisir que moi à le lire.
Plusieurs ont lu ce livre dernièrement et les avis pleuvent sur la toile. Cependant, ma lecture a coïncidée avec celle de Cathe, je vous invite donc à aller lire son avis!
9.5/10
Ce livre a été lu pour le Challenge 2007.