Magazine Cinéma
Synopsis :
Terry est un jeune père célibataire qui prend grand soin de sa fille. Sa vie prend un nouveau tournant lorsqu’il reçoit une greffe de cœur. Mais d’étranges maux de tête apparaissent, puis des visions. Son nouveau cœur semble battre à son propre rythme. Hanté par son passé, le cœur commence à prendre possession de Terry, à la recherche de l’assassin du donneur…
Critique :
Il est fort probable que Tell Tale, annoncé pour une sortie ce mercredi, ne bénéficie pas d’une distribution très large. Pour dire, la bande-annonce n’a même pas été envoyée à Allociné. Une sortie plus marketing visant à permettre une sortie dans 4 mois en DVD et Blu Ray et revendiquer la mention « sortie en salles ».
Sur le papier, Tell Tale dispose d’arguments suffisamment intéressants pour que l’on y regarde d’un peu plus près. Le réalisateur des séries True Blood, Six Feet Under ou encore Dexter à la barre, les frères Scott à la production et la présence de l’actrice Lena Headey (300, The Broken, Les chroniques de Sarah Connor) ou encore celle de ce bon vieux Brian Cox. Je passe volontairement outre le rôle principal interprété par l’insipide Josh Lucas... Beaucoup de talents spécialistes du genre thriller un peu noir qui n’arriveront malheureusement jamais à concrétiser la bonne idée de départ.
Le pitch est ici librement inspiré de la nouvelle d’Edgar Allan Poe intitulé The Tell-Tale-Heart, et présente un jeune père dévoué nouvellement transplanté du cœur qui va se mettre, poussé par une force mystérieuse, à tuer les meurtriers de son donneur. Sous l'emprise des pulsions qu’il ne maîtrise pas, le personnage joué par Josh Lucas rappelle immédiatement celui de Dexter, tant par son profil psychologique que par la réalisation qui l’accompagne. S’il est facile de trouver des points communs esthétiques entre la géniale série de HBO et le très mineur Tell Tale, la principale différence provient du scénario ici très faible, et de la manière ultra convenue de le dérouler.
Après une introduction exposant les faits et présentant les différents personnages, le segment central du film où l’on peut suivre Josh Lucas commettre les meurtres se trouve être particulièrement long et ennuyeux. Sans rythme, sans véritable tension, il endort plus qu’il ne passionne alors qu’il devrait être l’attrait principal du film. C’est donc avec un rythme en demi-teinte que Tell Tale se déroule pour arriver, dans les dernières minutes, à un final un peu facile mais particulièrement perturbant dans ce qu’il nous donne à voir. C’est filmé de manière assez directe et pourra nouer le ventre des âmes les plus sensibles –je vous aurai prévenu-.
Tell Tale est à l’image de son personnage principal, mou et inconsistant. Le cliché du père totalement dévoué ne fonctionne pas et le manque d’énergie déployé par Josh Lucas anesthésie toutes les tentatives de dynamiser le film. Seule Lena Headey sort du lot avec un personnage tout en ambivalence qu’elle incarne avec talent mais c’est grosso modo le seul intérêt de ce long-métrage qui traine son scénario comme un gros boulet à la patte. Dommage car le talent de Michael Cuesta vaut pourtant bien mieux que cela.
Sortie officielle française : 18 aout 2010