Le texte raconte la visite de Marie enceinte, la mère de Jésus à sa cousine Elisabeth également enceinte. C'est un récit de famille.
D.ieu se révèle à travers elle qui va donner la vie.
Et Elisabeth s'adresse à Marie qui elle aussi va donner la vie.
La voix forte d'Elisabeth est cette certitude de ce pouvoir qui est celui de changer le monde en donnant la vie.
Cela montre que la continuité de l'oeuvre de D.ieu passe par les mères qui donnent la vie.
L'Esprit Saint de D.ieu inspire Elisabeth qui dit à Marie, "Tu es bénie... le fruit de tes entrailles est béni".
D.ieu dit à travers Elisabeth qu'Il agit en Marie comme il agit en toutes mères qui va donner naissance à une vie qui va continuer l'oeuvre de D.ieu.
Chaque enfant est béni comme oeuvre de D.ieu agissant.
D.ieu agit en Elisabeth et par Elisabeth, D.ieu agit en Marie et par Marie et D.ieu agit en son fils Jésus et par son fils Jésus. Et D.ieu agit en chaque et par chaque mère et ses enfants.
D.ieu agit à chaque instant à travers nous.
Quant à la phrase finale, "le fruit de tes entrailles est béni", elle annonce que l'enfant qu'attend Marie sera celui qui va venir enseigner cette foi renouvelée en D.ieu.
Elisabeth nous dit qu'il "tressaille d'allégresse" dans le ventre de sa mère dès qu'il entend la voix de Marie.
Lui aussi va renouveler la foi en D.ieu avant Jésus.
Lui aussi est rempli de l'Esprit Saint, comme l'avait annoncé l'ange à Zacharie, "Sois sans crainte, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Elisabeth t'enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jean. Tu en auras joie et allégresse et beaucoup se réjouiront de sa naissance... il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère".
Pour répondre à Elisabeth, Marie reprends une prière où on retrouve les grands thèmes des prières juives la joie de la foi,, la fidélité de D.ieu à ses promesses et à son Alliance, l'action de grâce pour l'oeuvre de D.ieu, la prédilection de D.ieu pour les pauvres et les petits.
On trouve presque la réplique de cette phrase chez le prophète Yéchâya, "Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon D.ieu" (Yéchâya (Isaïe) 61, 10).
Habacuq avait aussi dit "Je serai dans l'allégresse à cause du Seigneur, j'exulterai à cause du D.ieu qui me sauve" (Habaqouq (Habaquq) 3, 18).
Dans les Tehilim (Psaumes), aussi, on trouve de nombreuses expressions de cette joie profonde, "J'exulte de tout mon coeur et je lui rends grâce en chantant : le Seigneur est la force de son peuple" (Tehilim 28), "Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons tous ensemble son nom... Rien ne manque à ceux qui cherchent le Seigneur" (Tehilim 34, 4. 11), "Je jubilerai à cause du Seigneur, j'exulterai, joyeux d'être sauvé" (Tehilim 35, 9).
Et Léa, l'épouse de Jacob, avait déjà dit à propos d'une naissance "Quel bonheur pour moi ! Car les filles m'ont proclamée heureuse" (Bereshit (Genèse) 30, 13).
Anne, la mère de Samuel dit "J'ai le coeur joyeux grâce au Seigneur, et le front haut grâce au Seigneur... Le Seigneur appauvrit et enrichit, il abaisse, il élève aussi. Il relève le faible de la poussière et tire le pauvre du tas d'ordures pour les faire asseoir avec les princes et leur attribuer la place d'honneur" (1 Chémouèl alèf, bèt (1 Samuel) 2, 1. 7. 8), "Il relève le faible de la poussière, il tire le pauvre du tas d'ordures, pour l'installer avec les princes, avec les princes de son peuple" (Tehilim 113, 7).