Edition numérique : le combat des anciens contre les modernes ?

Publié le 14 août 2010 par Nicolier

L'arrivée de l'IPad a fait bouger les lignes dans le monde de l'édition. Car si le nombre d'iPad et de lecteurs ebooks (Sony ou Kindle) reste modeste, les éditeurs savent bien qu'ils sont le signe avant-coureur d'une tendance inexorable à laquelle ils devront s'adapter progressivement.

Les chiffres de vente de l'Ipad se situeraient autour de 60 000 exemplaires, un chiffre difficilement vérifiable apparemment, mais qui est assez faible pour l'instant. Comme quoi le bruit médiatique ne se traduit pas nécessairement par un volume de vente équivalent ! Mais à la limite peu importe. Le mouvement est engagé, il ne s'arrêtera plus, quel que soit le constructeur qui lancera désormais des tablettes sur le marché.

Pour l’heure, il est toutefois intéressant d'observer le positionnement des acteurs du marché face à la timide émergence du livre numérique. Force est de constater qu'en France chacun reste bien timide. Mais plus que timide, c'est timoré qui semble le qualificatif le plus approprié.

Si quelques éditeurs comme Grasset, Albin Michel ou Fayard ont accepté de vendre leurs livres par l'intermédiaire de l'Applestore, d'autres ont préféré choisir une autre solution. C'est le cas en particulier de Gallimard, Flammarion et la Martinière.

Antoine Gallimard critique sévèrement Apple pour son système de distribution fermé. Sur ce plan on ne peut pas reprocher aux éditeurs de conserver le contrôle de la distribution de leurs livres. Mais Antoine Gallimard critique Apple pour finalement être l’acteur et le promoteur d'un système encore plus fermé et peu attractif pour le lecteur. La complexité de l'application Eden Reader, disponible sur Ipad, risque de refroidir en effet bien des acheteurs.

D'autres éditeurs, certes plus marginaux, ont choisi la solution de l'ouverture totale.

C'est le cas de Numerik livres. Après avoir proposé Le roi silence et L'essence du plaisir, l'éditeur 100% numérique s'engagera sur le terrain de la rentrée littéraire fort de plusieurs titres.

Un éditeur classique, Bélial, bien connu des amateurs de science-fiction et de fantasy, ouvrira progressivement son catalogue au numérique à partir du 1er septembre. À contre-courant de ce qui se fait sur le marché naissant du livre électronique, Le Bélial fait le pari d’une plateforme de vente de livres électroniques où auteurs, libraires et lecteurs trouveront leur compte, avec des prix adaptés, des livres sans DRM et une grande facilité d’utilisation. Les livres numériques du Bélial seront proposés à un tarif unique, très inférieur à leurs équivalents papier, et ce, quel que soit leur auteur, leur date de parution ou le format du fichier.