Mais bien sûr...

Publié le 14 août 2010 par Angie21

Un soir, je vois l'homme en pleine introspection télévisuelle, c'est à dire que télécommande à la main, je le vois réfléchir intensément tout en continuant à zapper frénétiquement afin de trouver un programme sympa.

Plus le minutes passent, plus je le vois de plus en plus plongé dans ses pensées. Je me dis que c'est en rapport avec ce qu'il voit sur le petit écran. N'y tenant plus devant mon penseur personnel à moi, je lui demande "à quoi tu penses ?".

"Je suis trop gros."

Je me retourne pour voir si c'est bien à moi qu'il s'adresse, toute perplexe quant à cette information.


Mode explication on :

A savoir que mon homme est grand et mince et que c'est du genre à pouvoir tout manger sans prendre un gramme. A lui tout seul, il se fait un steak de 1.20 kg. Et s'il lui arrive de prendre du poids, il a eu une période où il a pris 11 kilos, il n'a jamais changé de taille de vêtement. C'est rageant."

Mode explication off.

Suite à cette révélation que je trouve pour le moins incongrue et certainement parce que l'amour est aveugle, je lui réponds "je ne vois pas de quoi tu parles, je te trouve très bien".

Puis, on s'asseoit à table pour dîner. On discute de tout et de rien, il me parle de sa journée, je lui parle de la mienne, de la vie en général, et alors que je lui demande s'il veut une deuxième assiette de pâtes, je le vois refuser. "Il faut que je maigrisse", finit-il par m'avouer.

La soirée se passe, je m'endors tel un cétacé sur la canapé devant le film et lorsque je me réveille, je vois une boîte d'After Eight Spécial famille très nombreuse fondre comme neige au soleil. Un petit papier noir, puis un autre, puis encore un autre, la table basse croule littéralement sous les emballages vides de la petite gourmandise anglaise.

Encore sous l'effet de la révélation d'avant dîner, je lui dis "je croyais que tu te trouvais trop gros et là tu viens de te siffler en une soirée la boîte qui normalement doit durer plusieurs jours."

Avec son air on-lui-donnerait-le-Bon-Dieu-sans-confession, il se lève, m'embrasse et me répond "oui, mais ça c'est pas pareil."

Mais bien sûr...

Photo : Les Chroniques d'Angélique