Quelques décennies après une autre guerre mondiale, l’ETU lance le Projet ‘Next-E’ : la conception d’un nouvel équipement militaire devant révolutionner les stratégies conventionnelles. Plusieurs séries ont été développées et l’armée souhaite maintenant savoir laquelle répond le mieux à ses attentes. Une batterie de tests doit les départager et les responsables de chacune de ces séries veulent tous voir leurs poulains remporter l’adhésion, mais certains ne reculeront devant aucun coup fourré. C’est dans un climat tendu que les tests commencent…
Sommaire :
1. Le jeu (le présent billet)
2. Le thème
Alors que la plupart des jeux de stratégie, au tour par tour ou pas, proposent de commander des unités faites soit de soldats, soit de véhicules – conventionnels (blindés, avions, hélicoptères, etc) ou non (je laisse ceux-là à votre imagination…) –, Gadget Trial repose entièrement sur l’idée simple mais néanmoins originale de combiner ces deux types d’unités en une seule : ce sont les E-Series, que vous devrez mener au bout de la batterie de tests – à travers le personnage du Major Shitoshi qui les commande, et que vous incarnez.
Ces unités, à l’apparence tout à fait humaine mais faites d’alliages organiques et mues par des bio-ordinateurs, peuvent s’équiper de systèmes d’armement ultra-sophistiqués et sont capables non seulement de s’auto-réparer mais aussi de se reproduire, d’une manière semblable aux bactéries. Si elles rappellent des espèces de cyborgs sous bien des aspects, cette capacité de s’interfacer avec des équipements aux allures et aux fonctions de véhicules leur confère surtout des apparences de mecha girls – un thème pour le moins inattendu dans un jeu de stratégie et dont il sera question en détail dans la seconde partie de cet article.
Cependant, comme l’indique la présentation en italique ci-dessus, il y a plusieurs séries de ces unités. La première, la Type Black, est dépourvue de toute forme d’humanité en dehors de son aspect : froide et sans scrupule, incapable du moindre discernement personnel, elle ne connait que l’obéissance aveugle et repose uniquement sur l’efficacité pure et simple. La seconde, la Type White, se situe à l’exact opposé : programmées pour avoir une personnalité, ces unités agissent comme de véritables êtres humains et démontrent non seulement la capacité d’éprouver des émotions mais aussi d’aboutir à des conclusions fondées sur leur sensibilité et leur caractère…
Devinez laquelle des deux séries vous commanderez pendant ces tests ? Gagné : vous avez droit aux Whites et, croyez-moi sur parole, vous ne serez pas déçu du voyage… Comme les Black, elles se classent en cinq unités différentes (cliquez sur les images pour les agrandir) :
EPN-001GF, alias Izen : la soldate ; elle n’est pas très maligne mais a un cœur d’or ainsi qu’un esprit d’équipe et un moral hors du commun. Son arme de base est une mitrailleuse légère mais vous accèderez vite à la version « lourde » ; elle peut aussi faire une infirmière capable de rafistoler ses équipières. Ah, et puis elle est un peu amoureuse du Major Shitoshi – c’est-à-dire vous…
EPN-000GF, alias Nei : les véhicules terrestres ; c’est la « maternelle » de l’équipe, toujours prête à tempérer les disputes. Livrée en trois version : scout (pour la reconnaissance), blindé (force de frappe massive) et transporteur de troupes (pour améliorer la portée de mouvements d’Izen) ; une « Mini Nei« , la même en SD, l’accompagne et l’assiste dans ses diverses actions… EPN-003GF, alias Yu-Ri : l’artillerie ; c’est la « loli » : prompte à pleurnicher et à râler, elle témoigne néanmoins de jugements et d’un sens de la répartie peu communs. Selon l’équipement, elle peut lancer des obus ou bien des missiles, ou encore descendre les avions ennemis – par contre, elle ne peut se déplacer et tirer pendant le même tour. EPN-002AF, alias Souka : véhicules aériens ; la bimbo de l’équipe : non seulement elle est belle et elle sait, mais en plus elle pense que les unités volantes sont l’élite de l’armée – bref, elle est insupportable, mais si charmante en même temps… Avion de chasse (immense portée de mouvements), bombardier (rien n’y survit…) ou hélicoptère (et transport de troupes), elle est fondamentale à toutes opérations. EPN-004MF, alias Hisoka : unités marines (et sous-marines) ; c’est la « perchée », capable de parler de meurtres de masse et de destructions massives le sourire aux lèvres – elle a dû passer trop de temps sous l’eau… Cuirassé artilleur, hovercraft transporteur de troupes ou bien sous-marin torpilleur : vous n’avez que l’embarras du choix.Des personnalités, donc. Ajouter à ça que les seiyûs (1) qui leur prêtent leur voix ont tous un immense talent, et le tableau est complet : vous ne vous ennuierez pas une seconde avec cette équipe de dingues, garanti sur facture… C’est là tout ce qui place Gadget Trial à part des autres titres du même acabit : sans passer par la case « Tactical RPG« , souvent un peu fastidieuse à gérer, ce jeu propose malgré tout des personnalités à la fois diverses et intéressantes qui contribuent énormément à son originalité ; personnalités qui, soit dit en passant, s’expriment encore le mieux au cours de séquences intermédiaires dans le plus pur style « visual novel » et qui n’ont pas fini de vous faire hurler de rire.
Pour le reste, Gadget Trial reste assez commun. Vous devez déplacer vos unités sur le terrain, de préférence en utilisant Izen pour prendre le contrôle de bâtiments stratégiques qui vous permettront de fabriquer des unités supplémentaires, avec pour but ultime d’éradiquer l’adversaire – soit en détruisant toutes ses unités, soit en prenant des objectifs prioritaires. Les terrains sont très variables dans leur topographie et leur climat, offrant une difficulté assez progressive, et de nouvelles unités sont peu à peu introduites avec leurs équipements optionnels et les variations de chacun de ces équipements – trois variations par type, pour un total de neuf équipements différents en tout pour chaque personnage.
Si le scénario n’est pas bien sophistiqué, et même plutôt linéaire, du moins pour ceux d’entre nous qui sont habitués à des intrigues plus élaborées que celle-ci, c’est encore une fois la réalisation qui fait la différence ici : outre le jeux des comédiens déjà évoqué, vous aurez droit à des phases de tir illustrées par de courtes cinématiques tout à fait plaisantes qui vous donneront la satisfaction de voir les membres de votre équipe en pleine action et la barre de santé de vos ennemis diminuer à vue d’œil – mais la vôtre aussi, parfois… D’ailleurs, ce jeu a souvent été comparé à Advance Wars, ce qui reste un gage de qualité.
Une fois la campagne terminée, vous pourrez tenter de battre vos records pour chaque mission, ou bien de vous essayer à créer vos propres missions avec l’éditeur de maps inclus dans le jeu – même si on sait bien que les niveaux qu’on crée sont toujours moins difficiles que ceux conçus par les développeurs… Hélas, cent fois hélas, il n’y a pas de multijoueur, que ce soit en ligne ou en réseau. Enfin, si ce titre n’est disponible à la vente qu’en japonais, une équipe de fans en propose néanmoins une traduction par l’intermédiaire d’un patch – non officiel bien évidemment.
Entre sa réalisation hors norme sur des points pour le moins inattendus dans ce type de titre et ses aspects classiques sur les éléments essentiels des jeux de stratégie au tour par tour, Gadget Trial est un pur régal de mechaphile qui comblera d’un grand bonheur de nombreuses heures de votre temps.
D’ailleurs, si vous ne me croyez pas, je vous invite à regarder cette cinématique d’intro, vous m’en direz des nouvelles :
(1) nom donné aux acteurs de doublage au Japon.
Sommaire :
1. Le jeu (le présent billet)
2. Le thème