Editeur : J.-C. Lattès- Date de parution : 25/08/2010 - 363 pages d'une histoire dont on ne sort pas indemne...
Août 1998, sous une chaleur écrasante, Paris s’est vidée de ses habitants. Nola, 18 ans, au lieu de passer ses vacances avec ses amies en Grèce se retrouve serveuse dans un bar de seconde zone. Elle et sa mère Mira viennent d’aménager dans « l’immeuble – mutant » qui est le reflet de leur vie décrochée. Quelques mois plus tôt, un cinglé a tiré sur de gens avant de se suicider. Son père faisait partie de ses victimes innocentes. Se reconstruire mais comment alors que sa mère passe ses journées enveloppée dans un cocon de couvertures dans sa chambre ? Selon les médecins, Mira présente des signes d’hyperacousie, elle ne supporte plus le moindre bruit. Nola joue le rôle de mère pour aider Mira alors qu’à 18 ans sa vie vient de basculer. Elle se bat pour deux et découvrira que les non-dits du passé sont lourds de conséquences.
Dès les premières pages, l’écriture m’a harponnée. Et quelle écriture ! Delphine Bertholon sait jouer de toutes les gammes : métaphores merveilleuses, des phrases où la poésie s’invite, le langage d’une fille de 18 ans et des pointes d’humour. Je n’ai pas lu l’histoire, non, j’ai basculé dedans.
Une histoire poignante mais qui ne sombre jamais le mélo. Les sentiments, les émotions de Nola sont décrits avec tant de justesse qu’on les ressent. Il y a une atmosphère si forte, si prenante qui se dégage de ce livre que je l’ai lu en apnée. Nola ne baisse pas les bras même si l’envie se fait sentir. Non, elle essaie d’avancer pour elle et pour sauver sa mère. Même si je n’ai pas vécu la situation de Nola, je suis ressortie de cette lecture bouleversée.
Un livre coup de cœur qui prend aux tripes et dont l’écriture est tout simplement sublime !
Une lecture tellement forte qu’il va me falloir du temps pour retrouver mes marques…
Il fallait s’y résoudre : sa souffrance était réelle. Invisible, incompréhensible, mais réelle. Et comment gérer cela alors ? Sa souffrance était aussi insensée que ta mort, papa, oui, le rapprochement était infaillible, la maladie de maman était un non-sens et les non-sens, rien à faire, on ne sait jamais par quel bout les prendre.
Si j’avais soupiré, je me souviens, une vraie campagne de pub pour la désespérance.
Au carrefour, une étrange lune jaune s’était coincée entre deux branches d’arbre, l’air d’un ballon en mousse perdu par en enfant.
Le monde se déploya tel un grand élastique et le cœur redémarra comme il le fait toujours- qu’on soit d’accord ou non.
Je remercie les éditions JL Lattes pour ce livre.
Les billets de Géraldine et de Keisha
Un livre qui s'inscrit dans le challenge du 1% de la rentrée littéraire :