Le café du matin

Le matin je suis franchement café, réservant le thé à une éventuelle pause de fin d’après-midi plutôt pluvieuse et fraîche dans l’idéal. A peine sorti du lit, extirpé dirais-je même tant je dois faire d’efforts pour me sortir de ce cocon douillet où j’ai l’impression que se situe ma vraie vie, après les quelques secondes nécessaires à ma reprise de conscience, je me dirige vers la cuisine et je prépare mon café. Ensuite j’allume le tuner et France Info me distille les nouvelles du monde et les résultats sportifs de la veille au soir, pendant ce temps j’étale sur la table le nécessaire pour mon petit-déjeuner. Arrivé à ce point, les derniers borborygmes humides de la cafetière me préviennent que le jus est prêt.

Café du matin dans un bol, liquide noirâtre et chaud où je noie mes tartines dans un exercice d’adresse consistant à les y plonger sans qu’elles s’y délitent ou s’émiettent ce qui aurait pour conséquence de me mettre de mauvais poil dès le matin. Aujourd’hui nous considérerons que tout se déroule comme je le souhaite. Petit-déjeuner avalé, vaisselle rapide et miettes nettoyées il ne reste plus trace de ces agapes matinales ; déjà mon œil pétille (Ah ! bon ?) et mon cerveau sort de sa torpeur (Ca arrive aussi ?), le café produit ses premiers effets régénérateurs.

J’enchaîne aussitôt avec un énergique brossage des dents et une douche qui achève de me réveiller complètement, en me regardant dans la glace de la salle de bain je constate avec satisfaction que le miracle quotidien s’est reproduit, la vilaine chenille fripée d’il y a quelques minutes à peine s’est transformée en ce (magnifique) papillon prêt à attaquer sa journée.   

Il est encore trop tôt pour courir au-dehors vers de nouvelles aventures, selon les jours, réglez vos montres, il est entre 7h et 8h ce que vient de confirmer France Info.

Le temps de faire ma chambre – curieux cette expression « faire ma chambre » - en fait après avoir bien aéré la pièce je remets les draps et le lit en état, prêt à toute éventualité, en tout cas certain que ce soir il sera disponible dès que Morphée m’y appellera. Il est alors l’heure d’en venir à l’un des meilleurs moments de ma journée, consacrer trente ou soixante minutes à la lecture. Première activité réelle depuis mon lever, le cerveau encore vierge, les pages lues à cette heure seront comme des pas dans la neige fraîchement tombée, inscrivant dans mes neurones une trace nette et claire. Je change de fréquence pour me caler sur radio Classique et pour accompagner ces instants divins, un second café, le vrai en fait, dégusté dans un mug posé à portée de main.