Au milieu des années 90, Victor Novak donnait à France 2 ses meilleures audiences (parfois même plus de 50 % des parts de marché). Il avait précipité la chute des émissions "bling bling" comme Sacrée Soirée. Victor Novak était à lui seul les valeurs de la République que l'ancien Premier Ministre, Dominique de Villepin, entend maintenant défendre dans le contexte actuel de forte radicalisation.
Gérard Klein a fait son retour à la radio cet été sur Europe 1 dans des conditions d'audience manifestement réussies.
Pendant de nombreuses années, il incarna "l'Instituteur" sur France 2, le symbole de la République compréhensive, tolérante, généreuse, mais forte et soucieuse de protéger son "droit au respect" : tout un programme.
Le plus intéressant dans ce phénomène d'alors avait résidé dans l'analyse technique des facteurs de l'audience record.
Chacun retrouvait dans ce tempérament la République qu'il aimait :
- les seniors y voyaient la logique du "maître" de leurs jeunes années,
- les juniors aimaient la capacité de l'émission à traiter leurs problèmes : racisme, sida, divorce, enfants battus...
Mais surtout, derrière les approches segmentées, son succès avait traduit les socles de la République : le besoin de justice, de morale et de "happy end".
Ce sont là les trois rendez-vous culturels avec lesquels Nicolas Sarkozy est en délicatesse durable.
Il n'incarne ni la justice, ni la morale et encore moins l'espoir de "joyeux résultat". A l'opposé, ce sont là les socles défendus par Dominique de Villepin et son Mouvement République Solidaire.
Victor Hugo écrivit dans son journal "aucune armée au monde ne peut arrêter une idée dont l'heure est arrivée". Et si 2012 était d'abord le retour de ce "besoin de République" ?
Le symbole de Victor Novak, c'est qu'il était conservateur dans le champ des sociaux ou social dans le champ des conservateurs ; bref une synthèse qui lui assurait d'être un point de rencontres.
C'est cette position là subtile dans l'ancrage tout en étant ferme dans les symboles qui pourrait être attendue en 2012 : une subtilité loin des extrêmités.
C'est le marqueur à surveiller de façon la plus vigilante dans les prochaines enquêtes d'opinion.