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Teodor Józef Konrad Korzeniowski h. Nałęcz était Polonais d'origine mais est né en Russie.
Élevé au sein d'une famille de la noblesse polonaise, il perd son père après que celui-ci eût passé des années difficiles dans les prions d'Ukraine et perd sa mère, décédée de la tuberculose. Il est orphelin dès ses 11 ans. Il sera élevé par un oncle.
À la fois pour raisons de santé, et parce qu'il est attiré par la carrière maritime, Conrad part en 1874 pour Marseille, où il s’embarque comme mousse sur un voilier. Il fait ainsi pendant près de quatre ans son apprentissage en France pour entrer ensuite dans la marine marchande britannique, où il va demeurer plus de seize ans. Il obtient son brevet de capitaine en 1886, et prend la même année la nationalité britannique, sous le nom de Joseph Conrad.
Conrad parlait avec une égale facilité le polonais, l’allemand, le français et l’anglais ; mais il décida d’écrire dans la langue de sa nouvelle patrie. En 1890, il travaille pour l'État indépendant du Congo. En 1896, désespérant de retrouver un commandement, il écrit à un ami qu'il ne lui reste que la littérature comme moyen d'existence et déclare clairement écrire pour l'argent. La même année, il séjourne en Bretagne pendant quelques mois — la vie est moins chère qu'à Londres — et y écrit certains de ses textes.
En 1896, il publie Almayer's Folly où il dépeint la perdition d’un Occidental en Malaisie. Dès lors paraissent régulièrement d’autres livres, toujours plus remarqués par les gens de lettres. Mais Conrad ne connaît que tardivement le succès commercial avec Chance en 1913. Succès dont il eut toujours du mal à comprendre la raison, sans doute la trop grande complexité de son œuvre. Toute sa vie d'auteur il a affirmé vouloir écrire pour le grand public, et laisse une œuvre considérable, notamment The Nigger of the Narcissus, Youth, Heart of Darkness, Lord Jim, Typhoon, Nostromo, The Mirror of the Sea, The Secret Agent, Under Western Eyes, Victory.
Il a été classé parfois comme auteur de « romans de mer », mais c'est aussi restrictif que cela le serait pour Herman Melville sous prétexte que celui-ci est surtout connu pour Moby Dick. De fait, Lord Jim, Nostromo, The Secret Agent, Under Western Eyes, Victory, sont de grands, sombres et profonds romans, mais ne se passent pas, ou peu, en mer.
Conrad est un précurseur de l'existentialisme ; ses personnages sont faillibles, désenchantés, mais ne renoncent jamais à affronter la vie.
Conrad parlait couramment le français, mais, détail amusant, il le parlait avec un accent marseillais, après son séjour dans la ville portuaire. André Gide fut son intercesseur dans le milieu littéraire français. Il traduisit lui-même Typhoon.
Francis Ford Coppola s' est inspiré d'Heart of Darkeness pour le scénario de son fabuleux film (existentialiste) Apocalypse Now.
The Duel inspiré par les duels du général Fournier Sarlovèze a été adapté au cinéma par Ridley Scott sous le titre The Duellists
Sven Lindqvist s'ancre également à la nouvelle Heart of Darkeness et sur le contexte dans lequel Joseph Conrad l'a rédigée, pour son livre Exterminez toutes ces brutes ! (expression qui conclut le rapport du troublant colonel Kurtz dans la nouvelle de Conrad).
Patrice Chéreau a adapté au cinéma avec brio sa nouvelle Le Retour dans son film Gabrielle mettant en vedette Isabelle Huppert et Pascal Greggory.
Conrad a eu dans son cercle d'amis les futurs auteurs Henry James et Stephen Crane. En Avril 1924, il reçoit un titre de noblesse héréditaire de la Pologne et refuse la même année un titre de chevalier Anglais.
Deux mois plus tard il meurt d'une crise cardiaque à l'âge de 67 ans.