Justice : Appeler les renforts

Publié le 14 août 2010 par Jlhuss

Deux paraplégiques ont accusé la compagnie à bas coûts EasyJet, d’avoir refusé de les embarquer et l’une d’entre eux a saisi la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), l’autre s’apprête à le faire.
L’une des handicapés, une femme de 60 ans, s’est vu interdire à Orly l’accès à un vol à destination de Genève, et le second a été empêché d’embarquer à bord d’un avion Lyon-Bastia au motif qu’ils n’étaient pas accompagnés.

Jeannette Bougrab, la présidente de la Halde, a rappelé qu’une compagnie aérienne ‘n’a pas le droit de refuser un passager en raison de son handicap.

*

Cinq policiers ont été blessés par des jets de pavés et des coups de marteau, jeudi 12 août, dans le quartier sensible des Tarterêts à Corbeil-Essonnes. Une patrouille de police a voulu contrôler (toujours pareil : le ‘contrôle’ devient impossible) un homme. Celui-ci a alors sorti un marteau, et frappé les agents. Il a ensuite appelé en renfort (encore les renforts : cf infra …) plusieurs personnes, qui ont lancé des pavés sur les policiers. Les agresseurs ont ensuite pris la fuite.

Trente mois de prison ferme. C’est la peine prononcée par le tribunal correctionnel d’Auxerre, à l’encontre de Patrice Griffaton, un délinquant récidiviste de 38 ans. Le motif du délit : a usurpé pendant quinze ans l’identité de son cadet, Pascal, un père de famille sans histoires, sur fond de rivalité entre frères. Le tribunal a aussi ordonné au prévenu de payer 15 000 euros de dommages et intérêts à son frère cadet, âgé de 33 ans, dont la vie a été transformée en cauchemar. L’épouse de la victime, elle, s’est vu octroyer 1 000 euros et chacun de leurs trois enfants 500 euros.

*


Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la magistrature commente une ancienne tribune sur l’honneur de la justice publiée dans Le Monde et écrite par Michèle Alliot-Marie. Plus solennelle que jamais, la garde des sceaux affirmait: ‘Il est de mon devoir de préserver la justice de toute pression, qu’elle soit hiérarchique, politique ou médiatique (…). La justice n’appartient ni au gouvernement ni à une poignée de spécialistes du bruit médiatique. Indépendance et impartialité en sont les vertus premières. Les remettre en cause pour des motifs de basse politique est préjudiciable à la confiance des Français en leur justice, et donc à la société tout entière.’ Depuis, silence radio. Pourtant les motifs d’expression ne manquent pas…

*

Tout a commencé au moment où une centaine de fidèles sortaient de la mosquée à Saint-Denis, à La Réunion. Alors que les fidèles venaient d’assister à la prière du vendredi, des témoins de la scène expliquent sur le site IPR, qu’un fourgon de police a frôlé un groupe de jeunes musulmans. L’un de ces jeunes, Abdoul-Hack, le fils de Nassimah Dindar, la présidente du conseil général, demande alors aux policiers de faire attention aux passants.
Le ton est monté.  Quatre policiers sont descendus du fourgon matraque à la main. Ils ont voulu forcer le jeune homme à monter dans le véhicule. Le jeune ne s’est pas laissé faire.
Un témoin raconte : « Les gens qui sortaient de la mosquée ont essayé de s’interposer et de calmer le jeu en demandant à la police de tenir compte du fait que l’on est en ramadan et de respecter la mosquée. C’est là que les choses se sont aggravées ».
Les policiers ont alors appelé des renforts … (toujours les renforts)

*

Le 17 juillet dernier, Luigi a été tué par balle par un gendarme, dans le Loir-et-Cher, alors que le véhicule dans lequel il se trouvait venait de forcer un barrage des militaires. Le lendemain, une cinquantaine de membres de la communauté des gens du voyage avaient attaqués à coups de haches et de barres de fers, la gendarmerie de Saint-Aignan et saccagés dans le village des arbres. Jeudi, le tribunal correctionnel de Blois a condamné Daniel D., le frère du conducteur qui accompagnait le jeune gitan tué, à quatre mois de prison pour son implication dans les dégradations commises à Saint-Aignan.

Près de sept Français sur dix jugent inefficace la politique menée depuis huit ans en matière de sécurité, selon un sondage CSA pour l’hebdomadaire Marianne. La lutte contre l’insécurité est une priorité de la politique du président Nicolas Sarkozy, qui fut ministre de l’Intérieur à partir de 2002 avant d’accéder à l’Elysée cinq ans plus tard. D’après l’enquête CSA, 69% des sondés jugent cette politique inefficace, contre 27% qui pensent le contraire. Même les sympathisants de droite dénoncent son inefficacité, à hauteur de 53% contre 72% pour les sympathisants de gauche.
Dans le détail, les Français dans leur ensemble estiment qu’elle s’est montrée plutôt inefficace pour lutter contre les atteintes aux biens (58%), les atteintes aux personnes (69%), la délinquance financière (72%) et surtout les violences urbaines (78%). Sacrés sondages … Et il faudrait “gouverner” à la lumière de ces enquêtes ?

C’est “Colin-maillard” !

*

Des internautes avaient envoyé au préfet des Pyrénées-Atlantiques des mails dans lesquels ils protestaient contrel l’expulsion en juillet 2008 d’une famille albanaise. Dans ces mails, ils faisaient “le rapprochement entre la politique d’expulsions actuelle de sans papiers et la période noire de Vichy”.

Ils viennent d’être condamnés par le tribunal correctionnel de Pau à 1.000 euros d’amende avec sursis pour outrage envers le préfet des Pyrénées-Atlantiques. Lors de la comparution devant le tribunal en juin dernier, les débats avaient porté sur la notion de liberté d’expression et notamment sur “les mots interdits”, expression de l’avocate de quatre des poursuivis pour évoquer l’allusion au régime de Vichy. Le point Godwin peut coûter cher !

*

Le tribunal de Bayonne a accordé vendredi un délai de deux jours et demi à un millier de gens du voyage qui s’étaient opposés à l’évacuation de leur camp par les CRS à Anglet. Les familles, installées sur un stade avec plus de 270 caravanes, ont jusqu’à lundi 09h00 pour quitter les lieux. Le tribunal a confirmé la légalité de l’ordonnance d’évacuation mais a estimé qu’il n’y avait aucun caractère d’urgence pour la mettre en oeuvre alors que les occupants du camp ont annoncé leur départ le dimanche 15 août.