Michou n'a qu'à bien se tenir...
Pour une grosse poignée de trentenaires ou d'autres illuminés, le simple fait d'évoquer les Transformers renvoie plus volontiers aux jouets Hasbro et à la série animée qui en a été tirée qu'aux deux blockbusters aux scenarii aussi vides que la carrosserie de Megan Fox est pleine. Fort justement occultées par une majorité des joueurs, les adaptations vidéoludiques qui ont accompagné celles en salles obscures ne resteront pas dans les annales (ni ailleurs), la faute à un manque de profondeur sur tous les plans. Mais en ces temps où les préquelles ont de la suite dans les idées, Transformers : Guerre pour Cybertron pourrait redorer un blason terni par le passé. Oui, voilà le titre placé sous conditionnel(le).
On s'Autobot en touche ?
Point de planète bleue dans ce volet des Transformers, puisque comme l'indique le titre, l'action se focalisera sur Cybertron, l'astre des machines. On se retrouve dès lors au coeur de la naissance du conflit entre un Megatron, boss des Decepticons, et un Optimus pas encore sous-nommé Prime dans le clan des Autobots. On ne peut plus manichéen (voire simpliste) dans son approche, le scénario permet surtout d'aborder un aspect pas forcément connu de l'œuvre, à savoir comment et pourquoi les Transformers ont du envisager l'exil vers la Terre.
La bonne idée des développeurs de High Moon Studios réside ainsi dans la possibilité d'incarner chacune des factions au cours de la campagne qui leur est consacrée. L'aventure solo comporte douze chapitres - pour autant d'heures de jeu – où six seront consacrés à chacun des camps. Cependant, pour la bonne compréhension de la mince intrigue, il est recommandé d'effectuer dans l'ordre chronologique les missions, c'est-à-dire débuter par la campagne Decepticon et finir avec celle Autobot. De toute façon, cela ne change point drastiquement l'expérience de jeu qui se veut à peu de choses près à l'identique pour les deux clans. Trop identique même. Heureusement que le doublage sera là pour nous rappeler avec qui on joue ... Au début de chaque niveau, il sera possible de choisir parmi trois Transformers. Chacun dispose d'une arme de base aux munitions généralement limitées, mais aussi d'une sorte de pouvoir pouvant être déclenché dès l'absorption de cellules d'Energon. Selon le personnage incarné, cela pourra être une onde de choc, un cri de ralliement boostant vos capacités offensives et défensives et d'autres qu'on vous laissera le soin de découvrir.
Deception qui Prime
Malgré l'excellent postulat de base qui pourrait amener une constante variété, on se rend rapidement compte que la production d'Activision enlise ses guenilles métalliques du côté des poncifs du genre. C'est-à-dire qu'en bon vieux TPS, il se veut répétitif, manque d'envergure et fait dans la facilité dans la conception des niveaux, tout cela même si l'on s'attendait à ce que le titre soit d'un naturel plus Prozac-iste que prosaïque. Que dire aussi de l'absence d'une quelconque exploitation des différentes transformations de nos protagonistes ? Hormis une ou deux séquences aériennes via Starscream ou Ironhide, on s'amuse à changer à la volée de forme plus pour la forme que pour le fond puisque rien n'est réellement pleinement pensé pour ça dans votre cheminement. C'est d'autant plus regrettable que le match se joue à domicile et qu'on aurait réellement aimé voir une architecture plus engagée.
Il ne faut certainement pas plus compter sur les différents modes multijoueur (embuscade et autres resucées du genre) qui agrémenteront le jeu de quelques heures à peine. Pas de quoi sauter au plafond et enfiler son casque cheap acheté en cachette au magasin du coin. Seule la coopération (online) arrive à tirer son épingle du jeu puisqu'elle permet à deux autres personnes de prendre part en même temps à la bourrinade et apporte son lot de fun et occulte légèrement le level design très peu inspiré.
Tout n'est cependant pas à jeter à la casse pour Prime et consorts. Du moins pour ceux qui ont connu les Transformers à l'époque où Hasbro dominait le monde, ou presque, et où la majorités des génériques de dessins animés étaient chantés, ou presque bis, par Bernard Minet. Le plus gros atout du jeu réside dans l'empathie que peut avoir le joueur pour les deux factions et la sensation de ne pas être passé sous le bulldozer hollywoodien d'un réalisateur loin de faire dans la dentelle, si ce n'est celle de Megan Fox. En effet, grâce à un excellent doublage aussi bien français qu'anglais, on retrouve ce second degré truculent qui caractérise les Decepticons et le patriotisme très étatsunien de la bande à Optimus. Dès lors, on se sent moins perdu et ravive cette flamme nostalgique enfouie au fond des caisses à jouets des plus âgés d'entre nous.
Si un titre comme Limbo donne l'impression d'être presque moins monochromatique que Guerre pour Cybertron, cela vient principalement de l'abus de tons grisâtres et violets où seul BumbleBee parait avoir subi la seconde couche de peinture. Certes, il n'est pas forcément évident de pluraliser le métal et ses tons, mais on assiste à un vaste complot monté de main de maitre par l'équipe chargée du level design et qui viserait à nous 'inceptionner' en nous faisant croire à une variété plus présente qu'on ne pourrait le penser. Sauf que nous avons eu un choc bien plus tôt dans ce rêve cauchemardesque (ou pas loin, du moins). Dommage parce que les textures ne sont pas les plus vilaines que nous ayons eu à voir ces derniers temps et l'animation est somme toute correcte. Seuls quelques glitchs ternissent (encore) plus le tableau, mais rien de bien gênant dans la progression du jeu.
6 / 10 Bouclé en une douzaine d'heures, pas trop dur, redondant, peu inspiré, on aurait du mal à voir les bons côtés de prime abord. Pourtant, les vieux de la vieille pourraient avoir quelques palpitements aux prémices de cette rencontre du 4ème type avec les Transformers non adaptés d'une oeuvre cinématographique. Mais le chemin emprunté est le bon, il ne reste dès lors plus qu'à corriger les sinuosités et les détours inutiles pour qu'on puisse enfin profiter d'un véritable hommage à ces icônes robotiques.
On a aimé
le doublage excellent
les séquences de vol
Optimus Prime et Megatron
On n'a pas aimé
s'ennuyer à la moitié du jeu
la couche Delux Valentine trop unie
le manque d'ambition général
On s'en tape
Megan Fox n'est pas dans le jeu
Shia LeBoeuf non plus (et heureusement)
Votre serviteur a eu des frissons lors du générique d'ouverture (seul moment de bravoure)
Transformers : Guerre pour Cybertron
- PS3
- Genres : Action
- Sortie FR : 25 juin 2010
- Note
- (2 votes)
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