Hier,la fille du bar de la place lui a apporté un paquet contenant de la nourriture. Aujourd'hui, quand la vieille est arrivée, il avait encore le paquet à la main. La fille lui jette parfois un coup d'œil en passant entre les tables. Dès qu'elle le peut, elle traverse la rue et s'approche. Elle veut vérifier ce qu'elle soupçonne: il n'a pas touché à la nourriture.
Le titre du livre fait référence à la pièce du fond du jardin dans la maison louée par la jeune psychiatre. Elle est toute encombrée de meubles et de vieux papiers dont les jeunes héritiers ne veulent plus. Elena est de celles qui prend soin de tout ce qui traîne autour d’elle, les blessés et les laissés pour compte de la vie, objets ou individus peu importe, avec ou sans nom, jeunes ou vieux, bons ou mauvais, déviants ou pas. Elle a fait le choix de soigner tous ceux qui ont besoin d’elle, voilà tout. A l'hôpital aussi elle est dans la pièce du fond!
Il s’agit du deuxième livre de cette romancière argentine qui enseigne la littérature et écrit de la poésie.
J’ai bien aimé ce récit aigre-doux, fait surtout de dialogues très courts et d’une suite de personnages très quotidiens et parfaitement bien cernés avec leurs malheurs trop lourds et leurs efforts pour une vie meilleure.. Les gens malheureux se méfient des mots qui ravivent leur douleur mais difficile de les quitter quand se ferme la dernière page! Un beau roman qui fait du bien au moral. même si la fin n'est pas aussi heureuse que je l'espérais!
La pièce du fond de Eugenia Almeida
(Editions Métailié, avril 2010, 200p)Titre original : La pieza del fondo.Traduit de l’espagnol (Argentine) par François Gaudry