Cet album est une friandise pour fan du rock psyché de Hendrix, des riffs de guitare funky titanesques qui coulent dans vos oreilles avec autant de fracas qu’un orage d’été. Cette dernière métaphore semble tout droit sortie d’un film de Christophe Honoré, mais je l’assume. Brain Cycles est une orgie musicale pas originale pour un sou, à la limite du plagiat sur à peu près toutes les pistes tant chaque riff, chaque claquement de mains me rappelle vaguement un autre morceau.
Là où d’autres groupes de blues-rock s’inspirent des power trios de la fin des années 1960 en essayant d’apporter une touche de modernité, en se forgeant une personnalité unique (je pense aux White Stripes et aux Black Keys), Radio Moscow se situe dans la plus pure veine du revival nostalgico-anachronique. Ils ne le cachent pas du tout et font preuve d’une sincérité forcément attachante. Ce serait assez facile de les descendre dans une critique, mais même si je le voulais, je ne le pourrai pas.
J’aime ce son. J’ADORE ce son. Ce groupe me fait penser à certaines formations qu’on peut croiser lors de la Fête de la Musique, qui reprennent des morceaux de Cream, de Led Zeppelin, de Hendrix, du Grateful Dead ou des Variations (notre groupe français culte de rock psyché !). Des fans absolus ce cette période, incollables (Peter Green est en 1ère place dans leur liste d’influences, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi… vous connaissez la suite), et qui prennent juste un pied immense à défier les lois de la gravité en faisant vibrer leurs cordes à une vitesse incroyable en essayant d’imiter leurs idoles. Radio Moscow, c’est le revival blues-rock 5 étoiles. Là où ces Américains méritent largement leurs 3 étoiles là-haut, c’est qu’ils ont un potentiel incroyable. Ils sont capables de devenir un grand groupe de blues-rock, et c’est facile de le deviner en écoutant “250 Miles” et “Black Boot”, où Parker et Zach Anderson (le bassiste) ralentissent le rythme et se révèlent être des bluesmen experts. Ce serait vraiment dommage qu’ils se “contentent” d’être le meilleur groupe de revival blues/rock que j’connaisse. Parker Griggs a un talent de guitariste simplement incroyable et il serait temps qu’il soit reconnu à sa juste valeur. Et il assure plutôt très bien à la batterie, ils martèlent peut-être un peu trop ses cymbales de temps à autres, ça peut énerver et faire perdre de la profondeur aux morceaux. Mais c’est du pur chipotage.
Dan Auerbach, le guitariste des Black Keys, n’est pas dupe. Il a été tellement impressionné qu’il a décidé de produire lui-même leur premier album, sorti il y a 2 ans, et de faire signer le groupe sur son label, Alive Records. Ah au fait, devinez qui produit Brain Cycles ? Parker Griggs. Il a tout d’un Jack White junior, j’vous dis !
Riffs époustouflants au goût de déjà-entendu, effets psychédéliques (le son des guitares qui bondit d’une oreille à l’autre, miracle de la stéréo, et qui vous brûle une dizaine de neurones à chaque fois, écoutez “No Jane”), jam funky sur “No Good Woman”, textes plutôt anecdotiques et vous obtenez 44 minutes de débauche psyché enivrante. En achetant ce disque, vous savez à quoi vous attendre, et vous ne serez pas surpris. Personnellement, je suis RA-VIE.
Sorti en avril 2009 chez Alive Records