Deux mois après la victoire de Clermont contre Perpignan au Stade de France, le Top 14 reprend ses droits ce weekend. Petit tour d'horizon des principaux favoris à l'aube d'une saison pleine de suspense.
Article à retrouver sur aftersport.fr
Clermont, candidat à sa propre succession
Après dix finales perdues, Clermont a enfin conjuré le sort la saison dernière face à Perpignan (19-6) et sera l'un des favoris à sa propre succession. Emmené par son nouvel homme fort, Morgan Parra, l'ASM sera l'équipe à battre mais pourra s'appuyer sur un effectif expérimenté et presque inchangé par rapport à celui qui est devenu champion de France. En effet, seuls Paulo (Crusaders) et Lauaki (Chiefs) viennent renforcer l'équipe tandis que seuls Baï (Castres), Samson (Toulon) et Cabello (Brive) sont partis. Une stabilité qui pourrait s'avérer primordiale pour le club auvergnat dont l'ambition est de revenir sur la Place de Jaude au printemps prochain avec un trophée, qu'il s'agisse du Bouclier de Brennus ou la H Cup. "En plus de tenter de conserver notre titre, nous avons des ambitions européennes. Mais quand on voit notre poule… c’est une belle poule ! (Ndlr : Clermont affrontera le Leinster, les Ospreys et le Racing Métro) On a envie d’aller malgré tout chercher quelque chose." Cette déclaration du deuxième ligne clermontois Julien Pierre dénote l'envie et la motivation des hommes de Vern Cotter qui veulent tout gagner et qui semblent en avoir les moyens. Mais la concurrence sera féroce.
Perpignan vise l'Europe
En effet, Clermont n'est pas la seule équipe à prétendre au Bouclier et à la H Cup. Perpignan tout d'abord. Le finaliste malheureux du dernier championnat a aussi misé sur la stabilité avec à noter simplement le départ de Durand (Racing) remplacé par Boulogne (Albi). S'ils ont des ambitions en Top 14, les Catalans ont comme principal objectif d'atteindre les quarts de finale de la Coupe d'Europe, chose qu'ils n'ont plus réussi à faire depuis deux ans. «Cette année, le Président Paul Goze et les entraîneurs ont vraiment mis l’accent dessus et il va vraiment falloir qu’on se mobilise pour cette compétition car c’est important pour nous et le club. L’USAP a un certain statut au sein du Top 14, on se doit de faire un bon parcours en Coupe d’Europe » a affirmé Jérôme Porical. La blessure de l'ouvreur Nicolas Laharrague, absent plusieurs mois, pourrait contrecarrer les plans de l'USAP. Manu Edmonds a d'ailleurs été rappelé en urgence alors qu'il était revenu au club pour entraîner les Espoirs.
Toulouse est toujours là
Comme toujours, le Stade Toulousain fait partie des favoris. La saison dernière, Toulouse avait d'ailleurs privilégié l'Europe au Top 14. Les hommes de Guy Novès ont atteint leur objectif, à savoir en ajoutant une nouvelle étoile sur leur maillot en remportant la H Cup contre Biarritz (21-19), mais ont galvaudé leurs chances en championnat. Cette fois, le plus grand palmarès du rugby français parviendra-t-il à réaliser le doublé comme en 1996 ? A en voir l'effectif du champion d'Europe, on peut le penser. Car si Kunavore (arrêt), Elissalde, désormais entraîneur des lignes arrières, ou encore Maka (Aix-en-Provence) ne sont plus là, les Rouge et Noir se sont tout de même bien renforcés avec les arrivées de Nicolas (Bourgoin), Lakafia (Albi), Vergallo (Dax), Delasau (Montauban) et Tagicakibau (London Irish). "Notre but, c’est d’aller le plus loin possible dans les deux compétitions pour essayer d’en gagner au moins une. Après, on voit que jouer le Top 14 et la H Cup, c’est compliqué parce qu’on arrive essoufflé en fin de saison. (...) Mais en tout cas, déjà, pour valider une saison, il faut remporter quelque chose et après gagner les deux, c’est du domaine du rêve" a déclaré Vincent Clerc. Reste à transformer le rêve en réalité.
Toulon veut le Bouclier
"Je veux ramener le Bouclier de Brennus avenue de la République à Toulon. C’est mon souhait le plus cher." Dans cette déclaration de Mourad Boudjellal, tout est dit. Demi-finaliste du Top 14 et finaliste du Challenge européen l'an dernier, Toulon ne compte pas s'arrêter là et vise cette saison le titre de champion de France. Tout Mayol attend ça depuis 1992, année du dernier Bouclier remporté par les Toulonnais. Le président du RCT a donné à son équipe les moyens de ses ambitions avec un recrutement une nouvelle fois impressionnant : Smith (Brumbies), Hayman (Newcastle), Lapeyre (Albi), Schofield (Sale), Lea'aetoa (Bayonne), Wulf (Auckland Blues), Sackey (Wasps), Messina (Stade Français) entre autres... Avec tous ces renforts, auxquels on peut ajouter le retour de blessure de l'ouvreur Contepomi, la formation de Philippe Saint-André peut même espérer réussir de belles choses en Heineken Cup. "On va découvrir la H-Cup avec beaucoup d'appétit. On s'est qualifié pour la jouer à fond." a assuré Boudjellal. Seule petite ombre au tableau, le départ de Sonny Bill Williams, lui qui avait réalisé une excellente fin de saison dernière. Toulon s'apprête à frapper un grand coup sur le Top 14.
Le Racing est attendu
A l'image de Toulon, le Racing-Métro 92 est très rapidement passé du statut de promu à celui de prétendant sérieux au titre. La saison dernière, les Ciel et Blanc ont été éliminés en barrages par le futur champion de France clermontois (21-17). Une défaite qui avait laissé beaucoup d'amertumes mais qui présageait surtout d'un futur heureux. Avec l'expérience accumulée tout au long du précédent exercice, les hommes de Pierre Berbézier, qui découvriront la H Cup, ont les moyens d'atteindre le dernier carré. "On a l’objectif commun de faire mieux que l’an passé" a annoncé l'ouvreur Jonathan Wisnieswki qui sait que son équipe sera très attendue : "Cette année, ils vont nous regarder différemment car on a fait partie des six qualifiés et on a réussi à battre tous les cadors du championnat. On sera attendu cette année, c’est un nouveau défi." Collectivement meilleur, le Racing a conservé et même renforcé un paquet d'avants puissant et destructeur avec, notamment, l'arrivée de Julien Brugnaut en provenance du Munster. Là où le bât blessait auparavant, c'est-à-dire au niveau des lignes arrières, le président Lorenzetti n'a pas hésité à casser sa tirelire : Juan Martin Hernandez (Sharks), Nicolas Durand (Perpignan), Benjamin Fall (Bayonne), Albert VuliVuli (Bourgoin), ou encore Mirco Bergamasco (Stade Français) ont rejoint la capitale. Preuve des ambitions du club francilien.
De nombreux outsiders
Cette saison, le championnat devrait être encore plus resserré que les années précédentes. Car derrière ces cinq équipes qui semblent se détacher, plusieurs pourraient s'intercaler. A commencer par le Biarritz Olympique. En misant sur la stabilité plus quelques recrues de choix comme Marconnet ou Lund, le BO espère conserver la dynamique de la fin de saison dernière qui lui avait permis d'aller jusqu'en finale de la Coupe d'Europe. Après une saison catastrophique, le Stade Français retrouver les sommets. Si l'effectif parisien est limité, l'arrivée de l'ancien coach du Leinster Michael Cheika pourrait donner un nouveau souffle au club treize fois champion de France. En l'absence de Heineken Cup, les Stadistes auront l'ambition d'accrocher les barrages, ce qu'avait réussi à faire Castres la saison passée. Le CO, qui a également misé sur la continuité, tentera de rééditer cette belle performance. Reste à savoir si les Castrais auront les moyens de concilier Top 14 et H Cup. De son côté, Brive a décidé d'arrêter le recrutement bling-bling qui s'est avéré être un échec total la saison passée. Ce retour au source permettra-t-il au CAB de retrouver l'Europe ? Pas impossible. Secoué par de nombreux problèmes extra-sportifs, Montpellier a néanmoins conservé ses meilleurs joueurs et a recruté Fabien Galthié. Accompagné par Béchu, l'ancien entraîneur du Stade Français essayera de redonner au MHR un nouvel élan.
Article à retrouver sur aftersport.fr