Tears nous emmène dans les tréfonds d’une jeunesse désespérément abandonnée qui s’abandonne aux jeux dangereux de la drogue et de la petite délinquance. On y suit quatre personnages à la dérive qui ont pris la voie de la marginalisation. Han et Ran ont choisi ce mode de vie en fuyant leur foyer respectif dans lesquels ils étouffaient. Quant à Chan et Sari, ils n’ont pas eu ce choix, la vie les y a obligée. Tout y est cru et dure dans cette œuvre d’Im Sang-soo qui s’emploie à dépeindre la réalité d’une survie chez la jeunesse sud-coréenne des bas quartiers. La violence, le viol, la prostitution (se prostituer, faire prostituer l’être aimé) appartiennent à un style de vie d’une jeunesse en perdition qui ne tente tout bonnement qu’à vivre. Pourtant tout semble contre eux, l’incompréhension des autres (les adultes), le destin qui s’en mêle (le temps d’une échappatoire, même la mer est sale comme leurs quartiers), ils semblent condamné à la survie, sans aucune échappatoire, sans modèle et sans repère qui leur permettrait de prendre le pas d’une meilleur vie.
Im Sang-soo avec son deuxième long qu’est Tears nous emmène donc dans les méandres d’une jeunesse esseulée qui ne manquera pas de rester un moment dans les têtes après visionnage. Revoir aujourd’hui cette œuvre après l’avoir découvert au Festival de Paris Cinéma en 2003 ne perd en rien de sa force évocatrice et continue d’une certaine manière à hanter les pensées.
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