J'aime à imaginer ma ville. Plasticien j'en dessine des contours, en colorie des parcelles. Interventions rêvées sur le territoire ou simples utopies peu m'importe.
Je ne peux me résoudre à interpréter ma ville par le seul biais de l'expression politique c'est à dire me limiter, me borner dans un sens commun qui finira par se plier à l'adoption de pratiques passant sous le boisseau d'intérêts à courts termes. La vie politique ne se mesure bien souvent que par ses limites, ses audaces qui doivent se plier au sens commun autorisant la démagogie comme moteur consensuel.
La vérité politique n'est jamais celle de l'artiste et je veux utiliser ce paradigme comme fil conducteur de mon action et accepte la difficulté de pouvoir conjuguer le réalisme politique avec la vision débridée de l'artiste. J'aime la couleur, le volume, la transparence multipliée des perspectives, l'animation, les circonvolutions, la poésie des formes. Nous manquons cruellement de tous ces éléments. Tous ces éléments que je désire accoler à la méthode d'action et de réflexion, aujourd'hui figée, scotchée, des politiques sans grande imagination... C'est du boulot. Mais c'est un bon coup de pied au cul aux redondances satisfaites et bien fades de notre microcosme politique habitué à naviguer, à patauger parfois, dans son marigot des formules toutes faites.
Il est temps de faire revenir la plage sous les pavés.
Avant-hier soir en feuilletant les publications dans les rayons de la librairie du Moniteur, à l'Odéon, j'ai fait parcourir mon imagination sur le Parc des Carrières. J'ai cherché à m'inscrire dans l'espace. Voici ce qu'il en est ressorti:
michel tabanou 2010