Toute l'UMP s'émeut du qualificatif de "voyou" dont l'hebdomadaire Marianne, a affublé en une, le président de la République. C'est vrai que ce n'est pas courant de traiter le premier personnage de l'Etat de voyou. En son temps, Chirac, si sympa fut-il, a été qualifié de "super-menteur" par les "Guignols de l'info". Le grand Jacques n'a pas moufté. Il était au-dessus de ça...
Il faut lire le dossier de Marianne, au-delà du mot choc de la une, qui argumente, explicite pourquoi cet adjectif peut être accolé au costume bleu roi de Nicolas.
Outre le fait qu'un homme habitué à insulter le péquin dans un langage pourtant peu usité du côté de Neuilly (on ne va pas vous resservir le "casse-toi pôv con !" et autres "descend, si tu l'ose", ni même le croc de boucher promis à un flamboyant ex-Premier ministre) n'est pas censé s'offusquer d'un langage qui, après tout, lui est familier, on peut se demander ce que reprochent les thuriféraires de .;Sarkozy à Marianne.
Car, enfin, qu'est-ce qu'un voyou ? On a cherché dans plusieurs dicos, et c'est finalement plutôt gentil. Voilà les définitions de MSN encarta (peu ou prou les mêmes que l'on retrouve dans le Larousse, le Petit Robert, et les autres, y compris le Petit Payet) : "1. jeune homme qui traîne dans les rues et qui se livre éventuellement à des méfaits [Remarque d'usage: généralement péjoratif]
(une bande de voyous) ". Bon, Nicolas Sarkozy traîne effectivement dans les rues, en général accompagné de deux ou trois compagnies de CRS. Quant aux méfaits, on se souvient qu'il a volé le stylo d'Angela Merkel. Un délit bénin, certes, mais tout de même. On se rappelle également qu'il a tenté de tuer son père (spirituel), Jacques Chirac, et menacé de mort un ancien Premier ministre.
"2. individu qui commet des actes répréhensibles [Remarque d'usage: généralement péjoratif]
(les voyous de la pègre) ". Bon, là encore, ça peut se discuter. Mais voilà un homme qui encourage des délinquants à se réfugier à l'étranger pour y cacher leur butin, qui usurpe plusieurs fausses identités (tour à tour, celle d'un dirigeant communiste, qui veut chasser les patrons voyous -tiens, on y revient, puis d'un chef des années 40, qui veut déchoir de leur nationalités des Français), qui escroque les petits vieux en leur faisant croire qu'il va les protéger contre les voleurs de sac à main... Ca correspond à la définition, non ?
Enfin, "3. enfant dont on veut souligner affectueusement le côté insupportable (par antiphrase)
Synonyme: chenapan
Synonyme: galopin
Synonyme: coquin
(il faut que j'aille chercher mes petits voyous à l'école)". Ben voilà. En fait, Marianne a écrit un article affectueux. Sur ce petit chenapan de Nicolas, ce galopin insupportable, capricieux, ce sacré coquin. Pas de quoi en faire un plat... Notre terme créole, "cagnard", est beaucoup moins flatteur. Quoi que... Ne dirait-on pas de Didier Robert que "ça lé un jeune gens cagnard"? On est sûr que ça lui ferait plaisir.
François GILLET
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 14 août à 18:20
Et pourtant, ce n'était pas si méchant. "Parrain" l'aurait été.