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Marunouchi, dont le nom qui signifie "dans le cercle" indique que la zone était autrefois comprise à l'intérieur de l'espace délimité par les fossés extérieurs du Palais Impérial. Le fameux "cercle vide" dont parle Roland BARTHES dans "L'empire des Signes".
Durant la période Edo, Marunouchi abritait de nombreuses maisons de seigneurs et des bureaux administratifs, mais devint déserte après la chute du shogunat en 1868. Le quartier commença à se développer quand Mitsubishi acheta la terre au gouvernement Meiji en 1890, puis après l'ouverture de la station de Tokyo en 1914. La plupart des bâtiments appartenaient d'ailleurs à la Missubishi Estate Compagny, un des Zaibatsu japonais d'avant la seconde guerre mondiale. Les Zaibatsu étaient des groupes d'entreprises monopolisés par des liens familiaux qui ont été démembrés par l'administration américaine en 1945 pour avoir pris part financièrement à la Seconde Guerre mondiale.
Marunouchi est aujourd'hui le centre financier de la capitale japonaise. La grande majorité des grandes banques et sociétés de l'archipel y ont leur siège social.
Ci-dessous, la Naka dori, une des rues les plus chères du Japon, si ce n'est la plus chère ...
Vues du Marunouchi Park Building et de l'Ichigokan
L'Ichigokan est la partie ancienne de l'ensemble, enfin qui semble ancienne car ce bâtiment de briques rouges date de 2009, tout comme la tour derrière.
L'original fut construit en 1894 et démoli en 1968. Le nouveau bâtiment, qui abrite un musée, a été reconstruit à l'identique quant aux matériaux (briques et poutres de bois à l'intérieur) et aux méthodes, mais dans le respect des normes anti-sismiques.
Le musée Ichigokan Mitsubishi présente des expositions sur Manet et le Paris moderne : l'école impressionniste est très populaire au Japon.
Lové entre la tour et le musée, il y a un très beau square qui abrite des boutiques, des restaurants avec terrasse (assez rare à Tokyo) : une oasis de verdure que fréquentent notamment les salarymen et les office ladies à l'heure du déjeuner.
Un petit extrait de "Tokyo" de Jean PEROL qui a été, entre autres, mon compagnon de voyage ... je ne pouvais pas mieux choisir !
Les poètes s'ennuient, c'est bien connu. Et parce qu'à la vie l'impossible demande des poètes, ils demandent à la vie l'impossible : l'intensité et la diversité, l'éternel et le changeant, la violence et la tendresse, le futur et l'enfoui, l'harmonie et la syncope, le désespoir et la beauté, la lèpre urbaine et la campagne. Alors la vie leur a donné Tokyo, pour les étonner, et pour qu'enfin ils se taisent.
Tokyo, pendant des années arpenté, pendant des années parcouru en voiture, de son coeur en ses lointaines banlieues, a su me le prouver : l'impossible y est possible, et c'est pourquoi on l'aime. J'aime Tokyo, me lover dans les nuits et les jours de Tokyo, dans ses luxes assassins et ses petits quartiers maternels. A Tokyo, j'ai vu les soleils d'hiver traîner sur l'étang noir du parc de Rikugien abandonné sous la neige, les soleils d'été se coucher sur les toits du vieux quartier de Nippori et les bouddhas du cimetière de Yanaka, le printemps cercler le Palais impérial, l'automne régner sur le parc de Chinzan-So, les cerisiers fleurir et délirer sur les monts d'Aoyama. J'ai vu des cohortes de camions trépidants et fous s'élever sur les arches des autoroutes et foncer à hauteur du quatrième ou cinquième étage, vers les industries de Chiba ou de Kawasaki. J'ai vu le silence, et le vide dominical de Marunouchi, qui était tout simplement le vide, rues abandonnées aux buildings de marbre et de chrome ."
Vous remarquerez que je ne me laisse pas abattre ... petit verre de Chardonnay et omelette japonaise fourrée, si je me souviens bien avec du riz, du poulet, des germes de soja, etc ... oishi, ma foi !!
Pour finir, une petite vidéo prise dans le square ...
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Ja mata ne !!
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