Starcraft II s'est fait attendre très longtemps et porte sur lui un lourd fardeau : prendre la suite de l'un des jeux de stratégie les plus aimés de tous les temps. Beaucoup décrié avant sa sortie, regardé avec une curiosité craintive par les fans de la série, le jeu s'est tout de même vendu à plus d'1.5 million d'unités dans les premiers jours de sa sortie. Alors, plan marketing ou réel hit ? Notre réponse en test...
It's about time...
Starcraft II reprend quelques années avant la fin de son prédécesseur : après la mort de l'Overmind, les Zerg dirigés par Kerrigan ont été repoussés aux confins de la galaxie, où ils se battent toujours en permanence contre les humains du Dominion et les Protoss. Jim Raynor, que vous dirigez dans cette première campagne, est devenu un rebelle hors-la-loi s'élevant contre le pouvoir d'Arcthurus Mensk qui dirige le secteur au nom du Dominion. Durant la campagne Wings of Liberty, vous dirigez donc Jim Raynor dans sa lutte contre de nombreuses menaces : les Terrans du Dominion, les Zerg, mais également une certaine castes de fanatiques religieux Protoss. Bref, il y a de quoi faire, et si ce premier volet de Starcraft II a été beaucoup critiqué pour ne proposer que la campagne Terran, sachez toutefois qu'une mini-campagne Protoss est présente bien que facultative dans le scénario.
Scénaquoi ?
Scénario, oui, une histoire, un fil conducteur qui fait que les diverses missions ont un sens. La narration dans se trouve grandement améliorée dans Starcraft II, à un niveau encore jamais vu sur un RTS. Terminé les menus austères entre les missions, vous aurez cette fois l'occasion de vous promener sur le vaisseau de Raynor, d'y arpenter la Cantina, le Pont, l'Armurerie et le Laboratoire pour y parler avec les membres d'équipages et ainsi en apprendre plus sur eux, mais également pour utiliser l'argent gagné lors des missions afin d'améliorer vos unités ou d'en gagner d'autres.
L'impact du scénario et de l'ambiance est bien plus important dans Starcraft II que dans les précédents jeux du genre, et on retrouve d'ailleurs dans le jeu un très grand nombre de références à d'autres jeux ou éléments : Diablo, World of Warcraft, Metroid, Kaamelott, de nombreux films, etc.
Les différentes possibilités d'évolution apportent également un petit côté presque RPG au jeu. Ainsi, vous aurez la possibilité de récolter deux éléments au cours des missions : de l'argent, accordé en récompense de chaque mission, et des "recherches", Protoss ou Zerg, qui une fois passées dans le laboratoire vous permettront de débloquer de nouvelles unités et améliorations. La subtilité est que vous n'aurez jamais assez d'argent ou de recherches pour débloquer l'intégralité des améliorations, il faudra donc faire des choix qui pourront être déterminants dans votre manière de jouer la campagne.
Et le reste alors ?
En dehors de ces améliorations inter-missions, Starcraft II a très peu changé. On retrouve très exactement le gameplay du premier volet de la série, les trois races entièrement différentes, la collecte de ressources, etc. Bref : on reste dans du classique, voir très classique, mais ça n'en est pas moins efficace. En effet, le génie de Blizzard n'est pas d'innover dans le gameplay de ses jeux, mais bel et bien d'utiliser des recettes déjà éprouvées et de les améliorer jusqu'à la perfection. C'est ainsi que Diablo et World of Warcraft ont atteint le succès qu'on leur connaît, et il en est de même pour Starcraft II. Construction de base, récoltes des minéraux et du gaz, construction d'unité, amélioration via un arbre technologique complet, batailles au sol et dans les airs, on prend les mêmes et on recommence sans aucune honte.
Le fait que le jeu garde le gameplay qu'on lui connaît ne veut pour autant pas dire que rien n'a changé. On trouve ainsi une tripotée de nouvelles unités, dont des sortes de "super-unités", titans très chers à construire mais virtuellement indestructibles tels que le Vaisseau-Mère Protoss ou le Marcheur Thor Terran. Une autre amélioration notable a été faite au niveau des graphismes. On passe ici de la 2D isométrique à la 3D isométrique, une différence notable qui ne dépaysera toutefois pas les habitués du premier jeu. On retrouve un monde plus vivant avec un plus grand nombre d'animations pour les unités, des animaux et autres véhicules se promenant dans la nature, la gestion du cycle jour-nuit, et bien d'autres choses agréables à la rétine mais qui ne mettront pour autant pas votre PC à terre.
De leur côté, les scènes cinématiques sont toujours aussi magnifiques et épiques, tandis que les inter-missions sont la plupart du temps gérées par le moteur du jeu, forcément moins joli mais qui remplit bien son rôle.
Le multi, c'est la vie
La campagne solo de Wings of Liberty vous tiendra en haleine une bonne vingtaine d'heures en effectuant toutes les missions secondaires, ce qui est plutôt correct pour un jeu actuel, mais les habitués de Starcraft le savent bien : c'est dans le multi que le jeu prend tout son intérêt. Celui-ci passe exclusivement par Battle.net, le service central de tous les jeux Blizzard, et cela veut notamment dire qu'il est désormais impossible d'effectuer des parties en LAN. Fini les longues soirées dans les cyber-cafés géants à se mettre sur la tête jusqu'à s'endormir sur son clavier : tout se passera désormais en ligne, et si vous n'êtes pas contents c'est la même chose.
Comme pour le monde solo, le mode multijoueurs de Starcraft II n'apporte rien de vraiment nouveau par rapport à son prédécesseur. Vous avez là la possibilité de jouer les trois races dont la diversité apporte tout son intérêt au jeu, et vous pouvez sans aucun problème les tactiques qui marchent depuis plus de 10 ans, le rush de Zergling en tête. La différence la plus notoire que j'ai pu constater est un très léger ralentissement du rythme de jeu par rapport à Starcraft qui était connu pour ne pouvoir être maîtrisé que par les poulpes et les épileptiques.
Ici encore, rien n'a vraiment changé si ce n'est les nouvelles unités ainsi que les graphismes, mais la recette continue toujours de fonctionner, et si Starcraft était encore l'un des meilleurs jeux de stratégie du moment, Starcraft II suit ses traces.
Conclusion
Starcraft II a bel et bien tous les défauts qu'on lui reprochait : il n'apporte pas grand chose de nouveau par rapport au premier Starcraft, et se contente simplement d'effectuer une refonte graphique, d'ajouter quelques nouvelles unités, et surtout de créer une excellente campagne solo. Non, Starcraft II n'innove pas, mais il améliore sur une base de ce qui était déjà l'un des meilleurs jeux de stratégie disponibles, et c'est pourquoi ce nouveau volet reste excellent et jouissif. Ceux qui cherchent de l'innovation à tous prix se tourneront vers le non-moins excellent Dawn of War II, mais Starcraft II est bien à recommander à tous les fans de stratégie, et reste un très bon moyen de découvrir le genre pour les nouveaux arrivants.