Dr fischer de geneve

de Graham Greene
Roman - 190 pages
Editions Poche Robert Laffont - juin 2010

Le richissime docteur Fischer est un personnage inquiétant, qui aime à réunir autour de sa table au cours de dîners mondains, des invités qu'il prend plaisir à humilier en jouant sur leur cupidité. Sa fille heureusement, n'est pas comme ça. Elle est belle et tendre, c'est ce qui a séduit Alfred Jones, quinquagénaire. Malgré les mises en garde d'Anna Luise, Jones acceptera une première invitation du père de celle-ci, se rendra à un fameaux dîner cruel du docteur Fischer à Genève. Parviendra-t-il à rester en dehors de ses jeux maléfiques et sadiques ?

Par Dr Fischer de Genève, l'un des derniers de ses écrits, je découvre l'univers de Graham Greene, sa plume, et une de ses visions de la société moderne, empreinte d'un grand cynisme noir.

Extrait :"Nous échangeâmes nos noms avant même d'avoir achevé nos sandwiches. Lorsqu'elle me dit s'appeler Fischer, je poussai une exclamation. "Pas ce Fischer-là.""J'ignore qui est ce Fischer-là.""Le docteur Fischer, celui des dîners." Elle hocha la tête et je vis que je l'avais blessée."Je n'assiste pas à ces dîners", répondit-elle. Je m'empressai d'ajouter que la rumeur publique exagère toujours."Non", déclara-t-elle. "Les dîners sont abominables.""

C'est un roman court, aux chapitres succints, mais il restitue une histoire captivante dès les premières pages, avec ce mystérieux et inquiétant Dr Fischer qui est soit présent dans les scènes décrites soit présent dans les pensées et les dialogues de Jones et Anne-Luise. Car le Dr Fischer a cette capacité incroyable de happer les attentions, de susciter les terreurs, mais néanmoins de captiver et de rassembler autour de lui les plus grandes fortunes de la ville qui, en connaissance de cause, répondent à ses invitations pour tenter de gagner toujours plus d'argent même si cela demande d'être sévèrement humilié.
Le suspense du roman réside dans l'incertitude quant à la faculté de résistance et d'indifférence de Jones qui, dans un premier temps, garde une distance protectrice envers les manipulation du docteur. Mais quand soudain on apprend qu'il accepte une seconde invitation à dîner, cela inquiète.
A la lecture, après un premier tiers qui m'a absorbée, j'ai un peu baissé d'attention devant la diminution des scènes captivantes du récit, avant de replonger dans l'intrigue pour la dernière partie du roman, siège d'évènements tragiques et d'un dîner à la cruauté implacable. _____________[merci à Blog-O-Book !]
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