Anna je m'en vais pour un voyage très long.
Je pars dans un chagrin lourd comme l'est le plomb.
Je n'ai pas eu la force pour les au revoirs,
Et tu dois me haïr plus encore ce soir
Où la lune est demie autant que l'est mon coeur.
Toi qui la contemplais dans mon regard rêveur,
Tu dois me détester plus que tu adorais
Ces journées durant les quelles, vives, doraient
Tes boucles dont la beauté te donnait l'allure
D'une fée enfantine belle par nature.
Tu dois autant pleurer que que tu dois me maudire,
Que tu dois m'abhorrer ! Que tu dois me médire !
Si tu savais Anna comme je la regrette
Notre idylle audacieuse, tant douce amourette...
Anna, je pense à toi, t'aime de tout mon être
Et c'est bien pour cela que j'écris cette lettre.