Nouvelle « ratonnade » flicardière à la Cité de l’Arlequin de Grenoble avec la Presse encore une fois convoquée (images sur BFM/TV). La dernière – comme par exprès, juste avant son déplacement à Grenoble ! – n’a rien donné malgré une garde à vue prolongée de 24 heures. Cette pêche sera-t-elle plus fructueuse ? J’en doute car je suppose que le complice du braqueur du casino d’Uriage abattu par les policiers doit bien se cacher. Ils ne font sans doute qu’interpeller les jeunes déjà connus de leurs services. Fastoche et tout pour l’image mais inefficace.
Quant à la déchéance de la nationalité française qui vise principalement pour l’instant Lies Hebbadj, un porte-parole socialiste disait hier que la nouvelle loi ne pourrait s’appliquer à son cas puisqu’il était naturalisé depuis 91 et que la loi – si elle était votée – limiterait cette possibilité aux personnes naturalisées depuis 10 ans… Soit. Mais sur le plan juridique je ferais surtout remarquer que s’agissant d’une sanction complémentaire – donc d’une peine – l’article 8 de la Déclaration des droits de 1789 qui a valeur constitutionnelle interdit la rétroactivité des lois pénales défavorables.
Le Conseil constitutionnel s’est déjà prononcé avec la plus grande fermeté sur cette question en retoquant précisément la rétroactivité de l’enfermement (après qu’ils aient purgé leur peine) des grands criminels multirécidivistes condamnés avant la promulgation de la loi – Nicolas Sarkozy fit alors des pieds et des mains pour passer outre mais il a quand même bien fini par avaler son chapeau – et je doute que les Sages en admettent plus le principe aujourd’hui. Toujours très chatouilleux sur la défense des libertés, depuis une décision de 1971 sur la liberté d’association. Le gardien de la Constitution vient d’en donner encore une fois la preuve en exigeant que le gouvernement abroge la garde à vue à partir du 1er juillet 2011 (Nouvel Obs. du 30 juillet 2010).
Je n’ai aucune sorte de sympathie pour Lies Hebbadj – islamiste intégriste qui avait déjà défrayé la chronique en contestant la « prune » (pour conduite dangereuse) de sa femme qui conduisait avec un voile intégral. Tout ça pour une amende de 22 euros (20minutes du 23 avril 2010) ! Il m’est évident qu’il a fait le forcing pour tenter d’islamiser encore un peu plus les lois de la République. Tactique connue des intégristes. Je suppose que s’il avait subodoré tout ce qui lui est tombé depuis sur le coin du museau, il y eût réfléchit à deux fois.
C’était de la pure provoc en plein débat sur l’identité nationale et le port de la burqa. Et pain béni pour les cadors de l’UMP qui espéraient que la surenchère xénophobe, raciste et anti-musulmane (sans faire le départ entre islamistes et modérés) serait payante pour les élections régionales. Qu’ils ont perdues dans les grandes largeurs, faisant de surcroît la courte échelle à Marine Le Pen. Ce qui était hautement prévisible.
Je ne me trompe nullement en disant que NIcolas Sarkozy est rusé, matois et malin comme un singe mais totalement dépourvu d’intelligence politique : incapable de se rendre compte que sa nouvelle surenchère raciste et xénophobe sert encore le Front national et que cette stratégie purement électoraliste – il commence à avoir les foies, redoutant un 21 avril à l’envers ! – se retournera immanquablement contre lui, d’autant qu’il devrait perdre aussi les suffrages des électeurs de droite et centristes modérés. Même Christine Boutin monte au créneau contre lui ! Nicolas Sarkozy arrivant en 3ème position à l’élection présidentielle de 2012 ? Ah ! Ça m’ira ! Ça m’ira !
Car après avoir été mis en cause pour polygamie et fraude aux prestations sociales (déjà menacé de déchéance de la nationalité française à ce titre, ce qui était juridiquement impossible, les cas prévus par l’article 98 du Code de la nationalité étant d’application restrictive) il est maintenant accusé de viols et violences par une de ses anciennes compagnes…
Je ne suis pas dans le secret des dieux non plus que celui de l’instruction. Pour l’instant et d’après ce que j’ai entendu et lu, ce serait parole contre parole. Mais je pense que l’avocate de Lies Hebbadj est toutefois dans le vrai quand elle dénonce « l’acharnement » contre son client. Et naturellement outrée quand je lis que Brice Hortefeux auquel aucun procédé de basse police ne répugne maintient son « opinion » en déclarant L. Hebbadj « présumé coupable » !
Une énormité même pour une petite juriste : légalement un prévenu est réputé innocent jusqu’à ce qu’un procès l’ait déclaré coupable. Mais Nicolas Sarkozy nous avait déjà fait le même coup contre Dominique de Villepin. N’hésitant pas affirmer au début du procès de l’affaire Clearstream qu’il voulait voir « les coupables pendus à un croc de boucher » , le « voyou de la République » de Marianne fait bondir la droite… Evidemment, cela ne pouvait passer inaperçu dans les présentoirs des marchands de journaux ! Le gros titre barrant la Une, assortie d’une photo de Nicolas Sarkozy l’air menaçant…
Je trouve même que les chiens de garde de la meute sarkoïdale ont mis bien du temps à réagir… Marianne paraît le samedi, les journalistes le reçoivent la veille et l’on en parlait donc bien avant que je ne l’achète samedi en fin d’après-midi. Je n’ai ni le temps ni l’envie de lire tous les articles sur cette nouvelle polémique. Nadine Morano a attendu lundi pour réagir sur RMC… Elle devait avoir piscine pendant le week-end.
Elle est la première à avoir réagi, trouvant la Une de Marianne « insultante »… Ce à quoi Jean-François Kahn répond que « Mme Nadine Morano ne manque pas d’air : Hier, elle qualifiait les journalistes d’investigation de « fascistes », puis, à la façon des staliniens, de « fascisto-trostkistes », puis les comparait aux journalistes pro-nazis des années 30. Hier encore, elle accusait les responsables de la gauche d’être complices des assassins ».
• Les années 30 font diantrement recette en ce moment du côté de l’UMP ! Se rendent-ils même compte qu’ils utilisent les mêmes vieilles recettes que l’extrême-droite d’alors ?
Ainsi, Lionel Luca qui n’en rate jamais une réagit au nom du respect dû à la fonction : « Rien ne justifie l’outrage au président de la République élu démocratiquement. Rien ne justifie l’insulte à l’homme politique qui bafoue également ceux qui l’ont élu » ajoutant que « rien ne justifie ces dérives sinon l’intérêt financier d’une opération commerciale pour meubler l’actualité estivale et qu’il est paradoxal de dénoncer les dérives vichystes en utilisant les méthodes de la presse d’extrême droite d’avant-guerre, dont on sait ce qu’elle a été sous l’occupation »…
Encore un qui s’en tient aux « fameux éléments de langage » fournis clef en main par l’Elysée mais ne doit pas comprendre ce qu’il ânonne ! Sinon, il saurait que «Je suis partout» et «Gringoire» – sans oublier Céline ! – s’en prenaient aux Juifs et aux « métèques »… Rien de nouveau sous le soleil sarkoïdal !
Nadine Morano « ose tout » en demandant : « Où est le respect envers le chef de l’Etat qui a été élu au suffrage universel et mène une politique pour laquelle il a été choisi et sa politique validée ? ». Validée par qui et quand ? Quand Etienne Pinte (député UMP des Yvelines) écrit dans le même numéro de Marianne « Ce n’est pas la France que j’aime» et Christine Boutin « Contre la stigmatisation et l’amalgame ». Sans oublier Marie-Anne Montchamp – député du Val-de-Marne et porte-parole de «République solidaire» et de Dominique de Villepin – qui critique avec beaucoup d’à propos « Le statut des bannis de la République » ni Nicolas Dupont-Aignan « Le candidat de la démagogie, de la surenchère, de la provoc »… Il ne se trompe pas : Nicolas Sarkozy est en pré-campagne présidentielle permanente. Son obsession avec le fric ! « Son rôle n’est pas de dresser les Français les uns contre les autres mais de les rassembler… autour d’une ambition collective ».
• Las ! Nicolas Sarkozy n’a d’ambition qu’individuelle. La France et les Français, il s’en tape hardiment le coquillard.
Respect dû à la fonction, certes. Et c’est même pour cela que Guy Sitbon – conseiller de la rédaction de Marianne exprime son désaccord. «Président, pas voyou…» en précisant (c’est en exergue de l’article) que « le président n’honore pas sa fonction… Moi, je la respecte pour deux. Par besoin de France ». Preuve aussi s’il en est que, contrairement à l’UMP telle que la souhaitent aussi bien Nicolas Sarkozy, François Fillon, Xavier Bertrand & consorts, Marianne n’est nullement un journal où l’on castrerait les voix discordantes.
Il y a belle lurette que nous savons que Nicolas Sarkozy voulait « faire président » – lubie de gamin mal grandi – mais qu’il considère qu’il exerce un « métier » et non une « fonction » ce qui m’avait fait bien entendu réagir. Il est parfaitement méprisable précisément parce qu’il n’a aucun souci de la grandeur de la fonction qu’il exerce – seule la sienne compte à ses yeux ! Et j’ai bien ri en relisant dernièrement une Pensée de Pascal dans mon « cabinet » de lecture : « Voulez-vous qu’on croie du bien de vous ? N’en dites pas ». – non plus que celle de la France.
Qui ne risque d’ailleurs pas d’en sortir grandie à l’étranger ! À croire Le Monde (6 août 2010). Le New York Times critique vivement la politique sécuritaire de Sarkozy. « Nicolas Sarkozy, qui aime être appelé Sarko l’Américain, attise dangereusement les passions anti-immigrés pour des calculs politiques à court terme (…) Et ce, dans un pays qui a longtemps défendu avec orgueil le principe d’égalité devant la loi de tous les citoyens français »… Soulignant par ailleurs que cette nouvelle campagne intervient précisément alors que Nicolas Sarkozy est au plus bas dans les sondages et que Marine Le Pen reprend des forces et qu’en l’occurrence « il est bien aventureux de ne pas tenir compte des «conseils de prudence» et l’inquiétude exprimés par un certain nombre «de membres de la droite traditionnelle».
Le député UMP Patrick Ollier tombe aussi dans l’outrance en affirmant ce 10 août 2010 (dépêche AFP) que Jean-François Kahn « s’est conduit en voyou de la presse ». On n’aura garde d’oublier qu’il est le compagnon de Michèle Alliot-Marie, actuelle Garde des Sceaux…
« Marianne et Jean-François Kahn, qui donnent dans la provocation permanente, dépassent aujourd’hui ce que peut autoriser la liberté de la presse en France » – bientôt muselée à la mode berlusconienne ? – « Vouloir faire des titres, souhaiter attirer le maximum de lecteurs pour renforcer les équilibres financiers que l’on sait délicats pour ce journal, conduit Jean-François Kahn à confondre le côté spectaculaire d’un titre et le respect que l’on doit à la fonction présidentielle et à Nicolas Sarkozy qui l’exerce au nom des Français ».
Comme si tous les titres de la presse française – et c’est également vrai pour l’ensemble de la presse écrite dans le monde – aussi bien quotidienne qu’hebdomadaire ou mensuelle n’étaient pas en permanence en déséquilibre financier sinon quasi au bord de la faillite. Mais c’est le nouvel argument contre Marianne (après Médiapart) : encore un « élément de langage » frais émoulu du « brain trust » de l’Elysée. Dommage qu’il ne leur manquât que le… cerveau
Certes, Jean-François Kahn ne fait pas dans la dentelle. Ce n’est pas précisément le genre de la maison. Mise en exergue qui donne le ton : « La République est aux mains d’un président qui ne s’encombre d’aucune espèce de morale. Sa priorité absolue devant les sondages désastreux : rester au pouvoir. Démagogie, outrance, provocation sont ses armes favorites. Première victime l’égalité républicaine ».
Il précisera dans une interview donnée: « C’est un type qui parle comme un voyou, qui dit « Casse toi pauv’ con ». Moi, il m’a traité « d’enculé », y’a trois ans, devant sept ou huit personnes. Ça ne me dérange pas, il parle toujours comme ça ! Il parle toujours de faire la guerre, comme si c’était une bande contre une autre. Et puis cette façon de dire, que pour gagner, «tous les moyens sont bons. Qu’est ce qu’il faut dire, qu’est ce que les gens veulent ? Ah ben on va le dire !» Pour conserver le pouvoir, il est capable de tout, exactement comme les caïds des cités de banlieues ». CQFD…
JFK aura beau – en titre – affirmer « Pétainiste ? Non, voyou ! »… Il n’empêche qu’il admet « Voilà Sarkozy, non plus seulement poutinisé, vichysé, quasiment fascisé : un âcre parfum des années 30… ». Je le pense depuis si longtemps et cela ne faisant que s’aggraver depuis le funeste débat sur l’identité nationale que je ne saurais m’inscrire en faux d’autant qu’il poursuit « ce dont personne n’aurait ne fût-ce qu’osé avoir l’idée, depuis le premier ministre collabo Pierre Laval, lui a soudain traversé l’esprit. Et comme toujours chez lui, sitôt concocté, sitôt dit ».
Belle trouvaille au sujet de la responsabilité pénale des parents – deux ans de prison et 30 000 euros d’amende pour les parents d’enfants délinquants ! – « Une ciottise d’inspiration élyséenne ». Pour ma part j’aurais plutôt tendance à prononcer Ciotti à l’italienne. Ce qui permet de tirer la chasse ! Toujours est-il que le député Eric Ciotti – le sarkozyste qui monte – interrogé par Guy Sitbon soutient que sa loi serait conforme à la Constitution et prétend même (au mépris des textes et de l’esprit des lois) que la responsabilité pénale figurerait déjà dans le Code pénal… Il doit à mon sens confondre avec la responsabilité civile conjointe des parents (article 1384 du code Civil –au chapitre des délits et quasi délits) en cas de dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux.
En fait, il se réfère aux articles du Code pénal concernant « l’abandon d’enfants », délit bien entendu réprimé. Il est évident dans un tel cas les parents sont pénalement responsables de leurs actes délictuels et l’élément intentionnel de leur part ne fait aucun doute. De là à leur faire endosser pénalement les méfaits de leur progéniture, il y a un pas qu’aucun juriste conséquent (au sens de tirer les conséquences) ne saurait franchir.
Mais l’insigne bêtise et la mauvaise foi d’Eric Ciotti ne s’arrêtent pas là : sans se démonter, il affirme qu’au Canada « un système semblable à ma proposition est instauré depuis longtemps »… Mauvaise pioche ! Guy Sitbon a plus d’un ami juriste au Canada et tous sont formels : comme en France, « sauf négligence criminelle aucune disposition du code criminel ne prévoit une telle extension de la responsabilité pénale des parents »… Eric Ciotti bredouillera : « Oui, ça existe au Canada »… Il ira loin ce petit : déjà aussi menteur que Nicolas Sarkozy !
Il paraît qu’il sortirait de Sciences Po ! On ne lui aura sans doute pas appris qu’en droit pénal l’élément clef est l’intention qui ne saurait être que personnelle. Il faudrait donc démontrer que les parents ont incité leurs enfants à la délinquance. Cela peut bien évidemment arriver mais la plupart du temps les parents délinquants sont des pauvres gens totalement dépassés par les événements. Les mettre en prison et leur faire payer une amende largement au-dessus de leurs ressources, voilà qui devrait améliorer le sort des enfants tombés dans la délinquance ! Une assistance éducative et dans les cas les plus graves, un placement dans les structures de « l’éducation surveillée » paraît autrement approprié. Mais enfermer les parents n’a aucun sens ni moral ni juridique.
A l’heure actuelle, l’UMP reproche aux journalistes les plus critiques – Marianne, Médiapart, Libération ou le Nouvel Obs. et quelques autres ne se montrent pas extrêmement tendres ! – de réagir en lieu et place des politiques. Le moins que j’en puisse dire c’est que la plupart d’entre eux surtout au Parti socialiste ne sont guère virulents. Ségolène Royal et Martine Aubry qui avaient fortement réagi au sujet de l’affaire Bettencourt-Woerth (curieusement, l’on n’en parle plus…) en parlant, l’une de « système Sarkozy corrompu » (Nouvel Obs. du 30 juin 2006) et l’autre dénonçant la « République abîmée par 3 ans de sarkozysme » (Le Figaro du 4 juillet 2010) en avaient pris plus que plein les gencives de la part de la meute des chiens de garde enragés de Nicolas Sarkozy. Je n’y reviendrais pas, ayant plus que commenté le sujet.
Brice Hortefeux – dont on n’aura garde d’oublier qu’il fut il y peu condamné pour « injure à caractère racial » : sa sortie sur les prétendus « Auvergnats » mais en fait Français d’origine maghrébine – monte au créneau contre Bernard-Henri Lévy qui a osé une critique sans concession dans Le Monde (du 4 août 2010) Les trois erreurs de Nicolas Sarkozy…
Ah ! Ça ! Par exemple… Ils ne chient pas hauts les arguments d’Hortefeux contre BHL. C’est gros rouge qui tache et beaufitude. Parce que BHL est bobo, de gauche et – horribilis ! – intello. Alors ça donne – c’est digne de Le Pen ! – « BHL donne l’opinion de la Closerie des lilas, mais la Closerie des lilas ce n’est pas la France ». Fermez le ban ! En revanche un (prétendu) intello proche de Sarko ose avancer : « La déchéance de la nationalité, cela va marcher à fond. Même Le Pen n’est jamais allé aussi loin »…
Déjà, il me semble qu’il est vachement en retard sur les propositions du FN à cet égard et ensuite, je ne sais pas d’où il sort mais sans nulle forfanterie et franchement, un intello comme ça, je me sens tout à fait cap’ de vous en faire un tous les matins.
Sans doute Patrick Weil – spécialiste de l’histoire de l’immigration en France – est-il dans le collimateur de Pierre-André Taguieff pour avoir osé signer une tribune dans Le Monde du 2 août 2010 Patrick Weil : « Sarkozy fait perdre à la droite républicaine ses valeurs » quand il dénonce avec une extrême virulence: « Depuis dix jours sont montés au créneau du néoantifascisme des personnes convenablement morales connues pour leurs travaux consensuels sur l’immigration et la xénophobie ». En effet une sacrée tare, n’est-il pas ?
Encore faut-il savoir que pour Taguieff l’antiracisme se résume à la lutte contre l’antisémitisme et ceux qui critiquent Israël. Et avec ça, tellement sûr de lui et péremptoire qu’il en est éminemment chiant. C’est dire le peu d’estime que je nourris à son égard car pour moi l’antiracisme ne saurait se diviser. On ne peut pas être antiraciste par exemple pour les Juifs et les noirs et être raciste envers les arabes ou les asiatiques. Tout simplement par ce que je crois profondément que nous sommes tous frères et soeurs en humanité.
Le Parti socialiste me paraît très embarrassé et fort peu virulent. Frileux, sans nul doute à cause du résultat du sondage montrant que même à gauche, les mesures délirantes de Nicolas Sarkozy trouvent un écho favorable. Comme si le fait de voter à gauche immunisait forcément contre les préjugés racistes et xénophobes. Fort prudents, or donc, à l’image de Pierre Moscovici qui, au nom du « respect de la fonction » trouve le terme « voyou » « peu approprié »… Ajoutant – tout de même ! – « qu’il a eu, cet été, une offensive sécuritaire extrêmement ambiguë et limite faisant écho à des thématiques qu’on n’a pas connues depuis la Seconde guerre mondiale (…) Je ne dirais pas que c’est un voyou, mais il fait du Le Pen Light (…) la fin de son quinquennat va être sans arrêt marquée par ce type de provocation».
Je suis bien entendu outrée de lire (Le Monde du 6 août 2010) comment Nicolas Sarkozy a préparé l’offensive sécuritaire « L’offensive sécuritaire remonte à l’échec des régionales de mars. Toutes les trois semaines, le président organise des réunions sur le sujet »… Je ne vais pas m’étendre sur le sujet sinon pour pointer que c’est encore une fois Claude Guéant – simple secrétaire général de l’Elysée, donc absolument rien dans les instances légitimes de l’Etat ! – qui est à la manœuvre : « Claude Guéant prend les choses en main. Il prépare les propositions avec le directeur de cabinet de M. Hortefeux, Michel Bart, mais sans le ministre, notamment celles sur la déchéance de nationalité ».
• Cependant que la France et les Français vont mal, très mal, voilà à quoi l’on s’occupe à l’Elysée !
De la réélection de Nicolas Sarkozy en 2012… Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Les services de l’Elysée sont mis en permanence au service exclusif de la com’ de Sarko. Depuis au moins l’épisode « Prince Jean à l’Epad », la nomination contestée et contestable de François Pérol à la tête du nouveau groupe Caisse d’Epargne-Banque Populaire, le double salaire et la retraite dorée d’Henri Proglio à EDF, sans oublier la rocambolesque affaire des infidélités supposées du couple princier qui a remué non seulement le ban et l’arrière ban de l’Elysée mais aussi la police ! Le ridicule niche au sommet de l’Etat : de la rumeur sur la vie privée au complot… d’Etat !
Idem pour le débat sur l’identité nationale avec les élections régionales en arrière-fond. Encore de l’électoralisme à courte vue. L’Elysée mobilisé également pour fournir les fameux « éléments de langage » contre les critiques de Ségolène Royal et Martine Aubry. Pour défendre Eric Woerth englué jusqu’au coup dans l’affaire Bettencourt et ses multiples facettes. J’en oublie forcément…
Une conclusion s’impose nécessairement : Nicolas Sarkozy n’est pas et n’a jamais été à la hauteur de la fonction présidentielle. Qui exigerait qu’il prenne de la hauteur – point n’est besoin de talonnettes ! – pour être, au moins sur les sujets les plus graves, le président de « tous les Français ».
Il est et reste le chef de meute de l’UMP et depuis le 6 mai 2007 – la réception au Fouquet’s – il a démontré à l’envi qu’il ne s’intéresse qu’à une minorité de Français : les multimilliardaires – l’affaire Bettencourt ne faisant que renforcer ce constat – et le patronat du COUAC-40 dont il défend les intérêts. Contre ceux de la majorité des Français, en maître d’ouvrage des « chantiers de la démolition sociale » qui culmineront avec la réforme des retraites.
Son grand oeuvre d’apprenti sorcier ! Dont il est fier comme un pou. A preuve ce petit entrefilet du Canard Enchaîné (21 juillet 2010) qui relate la présentation du projet de loi en Conseil des Ministres : « Vous vous rappellerez que vous avez participé au Conseil des Ministres qui a fait passer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans. C’est un moment historique »… Je me suis déjà demandé souvent fois ce que l’histoire précisément retiendrait de Nicolas Sarkozy et particulièrement de son passage au sommet de l’Etat. Je doute fortement que ce soit à son avantage !
Il ne pouvait, dans la foulée, s’empêcher de tacler la gauche et de mentir sur les chiffres: « Il ne faut pas oublier que, du côté des socialistes, c’est très simple : la réforme des retraites qu’ils préconisent coûterait 36 milliards en impôts nouveaux »… Il est même en deçà des affirmations péremptoires de Fillon ou Woerth : « C’est 20, 30, 40 milliards d’euros de fiscalité et de cotisation en plus »… Pourquoi pas 100 milliards ? Après tout, c’est bien ce qu’ont reçu quasi gracieusement les banques – pour continuer à spéculer – et l’industrie automobile – pour continuer à licencier… Mais c’est le Figaro (18 mai 2010) qui lancera le vrai «cri du cœur» : « Retraites : Aubry veut faire payer le capital avant tout » … Le cauchemar de la droite ! Je vous fiche mon billet que nombreux parmi les possédants qui feront comme naguère André Bettencourt dans les années 68-70 quand la droite redoutait l’arrivée de la gauche au pouvoir, ainsi que le révèle Hervé Nathan sur Marianne2 (24 juin 2010) C’est un ministre du Général de Gaulle qui a planqué l’argent de Bettencourt en Suisse !
Je ne méprise nullement la fonction de président de la République mais celui qui l’occupe actuellement. « Il le vaut bien » !… Une sorte d’usurpateur : élu sur un programme dont il n’a jamais respecté les promesses – sauf, comme c’est bizarre, comme c’est étrange ! Le bouclier fiscal et la baisse de la TVA des bistrotiers et restaurateurs – en chantant ad nauseam sur tous les toits et les tons : « J’ai changé »lors même qu’il n’a cessé depuis de nous apporter la preuve qu’il était exactement le reflet de ce que l’on redoutait déjà – mais en pire ! Aggravant de surcroît son cas chaque jour davantage ! Beau bilan de 3 ans de sarkozysme réel.
Lait d’Bleu – Blogueuse associée-Marianne2