Eh, oui! Car plus que dans tout autre arène olympique devenue le centre d’immenses enjeux financiers garantis par la seule victoire, aux Gay Games, l’important, c’est avant tout, et surtout, de participer. Ces Jeux Olympiques de la communauté homosexuelle, mais ouverts à tous et donc aux hétérosexuels, en sont à leur 8e édition depuis leur création en 1982. Organisés tous les quatre ans, ils se sont successivement tenus à San Francisco (1982, 1986), Vancouver (1990), New York (1994), Amsterdam (1998), Sydney (2002), Chicago (2002) et donc Cologne (2010) avant remettre le cap sur les Etats-Unis, et Cleveland, en 2014.
En 1982, ils furent quelque 1.500 athlètes recensés lors de la première olympiade. 28 ans plus tard, environ 10.000 participants (7.000 hommes, 3.000 femmes) issus de plus de 70 pays devraient être comptabilisés au final sur les bords du Rhin où il s’agira, jusqu’à l’extinction de la flamme, de se défouler dans les stades, mais aussi en dehors dans le cadre des multiples festivités, culturelles et nocturnes, accompagnant ces Gay Games made in Germany.Disciplines originales
Ces Jeux ressemblent peu ou prou à leurs grands frères avec les cérémonies d’ouverture et de clôture et une quarantaine de disciplines, des plus classiques comme l’athlétisme, la natation, le judo, le basket, le football, le cyclisme ou le tennis aux plus inattendues comme le bodybuilding, le bridge, les arts visuels, la danse sportive ou les échecs.
Chaque compétition se termine, bien sûr, par une distribution de médailles ou de récompenses diverses, mais sans que soit joué, en principe, le moindre hymne dans la mesure où il n’est pas question ici de flatter un quelconque nationalisme. Le seul drapeau qui vaille reste l’étendard arc-en-ciel et universel de la communauté gay, même si chacun est fier d’afficher et d’agiter ses couleurs lors de la cérémonie d’ouverture.
Fort de 524 sportifs, le contingent français est l’un des plus fournis à Cologne derrière l’Allemagne (2.955), les Etats-Unis (2.219), la Grande-Bretagne (841) et les Pays-Bas (658). Certaines délégations sont réduites au strict minimum d’un seul athlète comme l’Angola, la Colombie, l’Inde, le Kenya, le Montenegro, le Pakistan, le Sri Lanka, la Tanzanie, la Turquie et l’Uruguay, mais cela vaut déjà mieux que les dizaines de nations hélas invisibles. La Russie et la Chine, grandes puissances sportives mais où l’homosexualité est stigmatisée et combattue, sont représentées par seulement 49 et 7 sportifs.
Sachant qu’il est possible de cumuler les épreuves, le sport le plus prisé lors de ces Gay Games promet d’être le football avec 1.055 inscrits devant la natation (896) et le volley-ball (847), le plongeon fermant la marche avec 15 candidats au grand saut.
Le plongeon justement, cadre, on s’en souvient, d’un événement lors des Jeux Olympiques de Pékin, en 2008, lorsque l’Australien Matthew Mitcham était devenu le premier champion de l’histoire ouvertement homosexuel à se couvrir d’or (l’Américain Greg Louganis, autre plongeur et double champion olympique en 1984 et 1988, avait fait son coming out à la fin de sa carrière). Mitcham est d’ailleurs l’ambassadeur de ces Gay Games et présent à Cologne.