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Depuis quelques temps c’est la ruée des politiciens sénégalais vers la banlieue dakaroise, dont les populations sont courtisées aussi bien par les libéraux au pouvoir que par l’opposition. Du coup dans tous les discours d’hommes politiques, le sujet ou thème reste le même : la banlieue avec ses inondations, sa pauvreté, le calvaire de ses habitants etc. Ce que semble oublier nos dirigeants et prétendants au pouvoir, c’est que le Sénégal ce n’est pas que la banlieue dakaroise.
Chacune des figures de la scène politique sénégalaise cherche à se donner une belle image auprès des populations de la banlieue. Ils rivalisent tous, de promesses et de programmes pertinents visant à sortir les banlieusards de la pauvreté, du chômage et de la précarité, suivis sur la lancée par une certaine presse qui n’évoque que les dysfonctionnements dans ce domaine. Pourquoi il y a ce regain ou engouements soudain des hommes politiques à la banlieue ? Qu'est ce qu'ils cherchent. La banlieue est décidément à la mode !
Et, les partis de l’opposition ont réussi à faire des inondations, du chômage, du manque d’électricité et de certaines pénuries de denrées alimentaires, bref de sujets très sensibles, une véritable arme qu’il n’hésitent pas à brandir de temps à autre fièrement contre le gouvernement.
Les problèmes de ces sénégalais de la banlieue de Dakar émeuvent certes beaucoup de nos compatriotes qui ne manquent certainement de compatir à tous les malheurs qui arrivent à ses habitants, mais limiter les préoccupations de la nation entière à celles de la banlieue au point d’en faire un thème de campagne électorale, c’est quand même négliger le reste du pays. Ne serait ce pas dans ce cas, léser le reste des populations sénégalaises ?
Le Sénégal se limiterait-il à sa capitale Dakar et sa banlieue ? Car, c’est à croire qu’il n’y a que cette infirme partie du Sénégal (par rapport aux autres régions) qui préoccupe nos hommes politiques. Et d’ailleurs, beaucoup pensent que gagner la banlieue lors d’élections, équivaudrait à gagner ce pays.
Or, le Sénégal compte, depuis le dernier découpage administratif, quatorze régions qui ont toutes autant besoin de programmes et de moyens, d’infrastructures pour tendre vers un développement local. Matam, Ourossogui, Kolda, Thiès, Kaolack, Tambacounda ainsi que les populations de toutes les localités du pays ont toutes autant besoin de voir leurs problèmes pris en charge par les politiques.
En d’autres termes, il s’agit d’un même plaidoyer valable pour chaque localité à savoir trouver des solutions au chômage des jeunes, des infrastructures sportives et routières pour désenclaver les unes, des équipements et moyens matériels et financiers pour booster le développement d’autres, des mesures d’accompagnement pour la mise en œuvre effective de la décentralisation.