Vénus et Adam, d'Alain Foix

Après le 11 septembre 2001 et en passant par le 6 mars 2002, un enquêteur de Scotland Yard, un journaliste de Libération et une scientifique de renommée internationale vont travailler à élucider le mystère d’un cadavre d’enfant noir trouvé dans la Tamise, sans tête, sans bras et sans jambes, vêtu d’un short orange. Tout est en place pour qu’on imagine qu’il s’agit d’un crime rituel…

Or, l’enquêteur se nomme Ling, il est d’origine chinoise, et catholique ; le journaliste Jean Windeman, français, est d’origine juive ; la scientifique, enfant trouvée, est appelée Sarah Vénus Baartman. L'Asie, l'Europe et l'Afrique.

Alain Foix mène l’enquête sur l’identité. Qu’est-ce qui fait mon identité ? Mes origines familiales ? Mes origines géographiques ? Ma couleur de peau ? Ma religion ? Ma culture ? On comprendra assez vite que tout se mélange, que chaque être est fait de beaucoup. Certes, les personnages de ce roman sont confrontés à des réalités douloureuses, et, en premier lieu, cet enfant mort sans nom, et démembré. Et il faut oser s’aventurer loin dans sa propre existence, son imaginaire impur, les nœuds des relations humaines pour trouver ici ou là des bribes de réponses à nos interrogations. Souffler sur les poussières des réserves muséales pour comprendre que le mythe de Persée et d'Andromède, mythe grec, s’est nourri d’une légende africaine.

Sarah Baartman, c’est la Vénus hottentote, dont les restes de la dépouille mortelle ont été rendus à son peuple après l’adoption d’une loi spécifique votée par l’Assemblée nationale française le 6 mars 2002. Elle est au cœur de ce livre.