Me voici au théâtre, après une journée où j’ai passé pas loin de six heures dans les Cafés littéraires. À entendre des mots. Des mots d’auteurs pour lesquels je venais de faire une place toute chaude, le temps de voir comment je m’entendrais avec eux. Bref, dès le départ, je me suis demandé ; vais-je trouver de la place dans ma tête pour ce spectacle mettant en l’honneur l’esprit percutant et persistant de Yann Martel, celui qui s’est acharné à poster livres et lettres à notre premier ministre, sans jamais recevoir le moindre petit accusé de réception.
J’ai commencé par
Nous n'avons pas eu droit qu'à des lectures, aussi à des chœurs de chant et à des tableaux de personnages empreints de la franche complicité qui fait sourire. N’oubliez pas, des lectures c’est exigeant pour les comédiens, car ils ont bien sûr beaucoup moins d’heures de répétition que pour une pièce, mais sur une scène, on tolère mal l’erreur, et le « on » commence souvent par les comédiens eux-mêmes.
Vraiment, une excellente manière de découvrir des auteurs, la seule vraie tristesse pour moi est qu’il y ait si peu de propositions québécoises. Si peu, mais si peu ! Elles se résument à du Gabrielle Roy. Où sont nos contemporains ? Existons-nous ? ... Toujours la lancinante question.
Je réécouterais n’importe quand cet échafaudage de lettres lues, déclamés, chantées, rangées et rageuses (légère la rage), mais autant que possible, la tête plus vide !
Coproduction Les Correspondances d’Eastman et du Festival international de la littérature.