Chanoine
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Un chanoine (latin canonicus, soumis à des règles dites canons) est un membre du clergé ecclésiastique, vivant selon une règle et attaché au service d'une église. Le mot provient sans doute du grec ancien κανών / kanôn, la règle, appliquée à ceux qui servent une église. Il s'agit d'un prêtre attaché à une église cathédrale ou collégiale, dont il forme le chapitre et où il célèbre en commun le service divin.
Histoire
Le nom de chanoine fut donné avec ce sens dès le IVe siècle aux cénobites, religieux qui vivaient en commun sous une même règle, il désignait les clercs qui vivaient en communauté selon la règle de saint Augustin. La distinction d'un corps des chanoines par rapport au reste du clergé pourrait remonter à Chrodegang, évêque de Metz et auteur en 763 d'une règle de vie communautaire (la Regula vitae communis) inspirée de la règle de saint Augustin. Selon cette règle, les membres du clergé vivant en commun sous le toit épiscopal n'ont pas à faire vœu de pauvreté mais doivent respecter un certain nombre d'obligations, telles que le travail manuel et la confession deux fois par an.
Il était également précisé qu'ils devaient entendre deux fois par jour un chapitre (latin capitulum) de la règle de leur fondateur. Le terme aurait ensuite changé de sens pour désigner la réunion du conseil de l'évêque avec les clercs qui l'assistent : le chapitre canonial. Les chanoines prirent alors une part de plus en plus importante à l'administration de l'église épiscopale.
Dès la période carolingienne, la vie canonique (latin vita canonica) devint un objet de préoccupation des conciles, notamment afin d'éviter l'enrichissement personnel des chanoines et d'assurer le respect de la règle. Ainsi, diverses réformes furent entreprises par les souverains-pontifes, comme Nicolas II (en 1059), Alexandre II (en 1063, créant les chanoines réguliers, et excluant les laïques de ces sortes de communautés), Innocent II (et le concile de Latran, en 1139), ou encore Benoît XII (en 1339).
Lors du concile de Trente (1545 – 1563), le clergé séculier paroissial qui assistait l'évêque devint finalement une composante du chapitre canonial.
Les chanoines peuvent être de simples clercs ; mais, dans l'usage, ils sont tous prêtres et peuvent baptiser, absoudre, et offrir le saint sacrifice. Dans les églises cathédrales, il y a toujours un chapitre de chanoines, dont les membres composent le conseil de l'évêque ; les fonctions curiales de la cathédrale leur appartiennent à tous collectivement, et sont exercées par l'un d'eux au nom du chapitre. Le titre de chanoine est au XIXe siècle presque toujours conféré à titre de récompense, ou comme retraite. Aujourd'hui et en France, le titre de chanoine est donné par un évêque à un curé ou à un prêtre de son diocèse à la carrière exemplaire.
Les titres de chanoine du président de la République française
Traditionnellement, le président de la République française est chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran, en vertu d'une fondation de Louis XI de 1482 et renouvelée par Henri IV en 1604, donnant à Saint-Jean-de-Latran l'abbaye de Clairac. Cette fondation fut restaurée sous forme de bourse par Napoléon III qui rétribue à partir de 1863 un remplaçant au chœur (poste supprimé en 1871 mais refondé depuis : actuellement, le poste de chanoine français est occupé par Mgr Louis Duval-Arnould).
* À ce titre, le président de la République peut prétendre à une stalle dans l'abbaye de Beauchêne (Cerizay), qui est une abbaye de chanoines réguliers de Saint-Jean de Latran.
* Depuis Louis XI, les rois de France et leurs successeurs, les présidents de la République française, sont également de droit chanoines de la cathédrale d'Embrun.
* Ils sont encore chanoine honoraire de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne, depuis François Ier, qui exigea ce priviliège lors de son invasion de la Savoie en 1536.
L'actuel président de la République Nicolas Sarkozy a été nommé chanoine par le pape Benoît XVI le jeudi 20 décembre 2007.
Si vous écoutez les "infos" télévisuelles vous constaterez que pas mal de chaines éludent pudiquement cette information.
Vous noterez par ailleurs que l'église n'a aucun problème pour nommer chanoine un divorcé récent, au surplus coureur de jupons invétéré, dont les frasques défraient la chronique, au moment même où elle, l'église, croit bon de l'encenser.
Par ailleurs M. Sarkozy a accepté cette "distinction" alors que la plupart de ses prédécesseurs l'ont ignoré. Il est sûr qu'un président de la République française, séparée de l'église depuis 1905, élevé à la dignité de chanoine, ça fait tâche.
Mais M. Sarkozy, ce dalmatien de la politique, n'en a cure, si j'ose dire.
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