La Scuderia Ferrari s'est adjugée à Hockenheim un doublé qui ne manquera pas de faire naître une nouvelle
polémique, une comme elle en a déjà connue dans son histoire : l'écurie italienne a clairement incité Felipe Massa, leader de la course à ce moment-là, à laisser passer son
équipier Fernando Alonso qui était revenu à sa hauteur mais qui ne parvenait pas à trouver l'ouverture pour dépasser "proprement".
C'est en fait une histoire en partie semblable à celle de l'Autriche 2002 : le dépassement "forcé" est bien
moins flagrant visuellement mais tout aussi déplorable. Rappelons qu'en 2002, c'était un autre brésilien et pilote considéré comme n°2 de cette même équipe, Rubens Barrichello, qui devait laisser
passer son équipier - un certain Michael Schumacher - dans le dernier tour... Pour la simple et "bonne" raison que ce champion allemand avait remporté des victoires sur pratiquement tous les
circuits, sauf celui-ci. A la suite de cette affaire, la règlementation s'était montrée ferme : "Les consignes d'équipe qui influent sur le résultat de l'équipe et de la course sont
strictement interdites." (Article 39.1 du code sportif.)
C'est donc une brève conversation radio, passée en direct à la télévision, qui va sceller le sort de
Felipe Massa, et par la même occasion celui du Grand Prix d'Allemagne. Au vu de la tournure de la phrase, la Scuderia espérait qu'elle ne serait pas prise réellement pour une consigne, mais
la FIA ne l'a pas vu du même œil et n'a pas apprécié ces paroles du tout : "Fernando est plus rapide que toi... Peux-tu confirmer que tu as bien compris le message
?" avait-on entendu en direct. Cette phrase sortait de la bouche de Rob Smedley, l'ingénieur du brésilien, qui, à contre-cœur, se pliait aux consignes de sa hiérarchie, qui par
ailleurs, dit-on, ne réussirait pas à gérer la forte pression exercée par son pilote espagnol Fernando Alonso.
Le départ canon du pilote brésilien, victime d'un grave accident il y a un an jour pour jour à Budapest
(Hongrie), et ses 49 tours en tête étaient vite oubliés, et faisaient beaucoup de peine au pilote, qui espérait vraiment signer une première victoire cette saison, qui plus est en ce jour très
particulier pour lui. En conséquence, pendant quelques tours, Felipe Massa s'est montré moins rapide, consterné par la décision prise par son équipe. Et sur le podium, il ne souriait
pas...