J’avais peur de perdre le goût de la lecture ! Mais heureusement, je suis tombé par le plus grand des hasards sur un livre absolument bouleversant !
Il faut reconnaitre que le titre avait tout pour que l’on s’y arrête : « LE MINISTERE DES AFFAIRES SPECIALES ».
Dans un livre au titre si énigmatique, de quoi pouvait traiter bien l’auteur Nathan ENGLANDER? Surtout qu’il est américain, new-yorkais et juif !
La quatrième de couverture de l’édition PLON – Feux croisés – août 2008 donne tout de suite envie de savoir.
Jugez-en vous-même à partir de ces extraits : « ….cimetière juif de Buenos-Aires….la junte militaire….Argentine 1976…étudiant fougueux et révolté….arrêté…disparu….recherchent leur enfant….l’espoir s’amenuise….. »
Oui, vous ouvrez ce livre et vous ne lâchez plus !
Nathan Englander vous entraine dans un tourbillon où la tragédie se mêle au burlesque. Il vous plonge dans les dédales d’une nation en décomposition. Il vous immerge dans les arcanes d’un système où la police, l’église et l’armée se liguent dans un processus de destruction de l’être humain !
Impossible de résumer le roman sans lui faire perdre son âme, bâtie autour de l’histoire d’une communauté, de l’amour d’un père pour son fils, de l’inextricable imbroglio mis en place par la dictature des militaires pour écraser toute velléité de révolte et de l’espoir jamais démenti dans une solution possible.
« Le Ministère des affaires spéciales » aurait pu se dérouler dans bien des pays, qui ont connu des périodes noires pendant la décennie soixante-dix. Nathan Englander les a situés dans l’Argentine des généraux : il n’en demeura pas moins que ce roman a bien des chances d’être universel, au-delà de l’humour dévastateur de l’auteur, de la spécificité des personnages et l’absurdité rocambolesque des situations.
A lire absolument ! A lire avec beaucoup d’attention, car il s’agit d’un roman difficile, âpre malgré des passages souvent désopilants.
P.S. : Je reconnais que j’étais prédisposé à apprécier un livre tel que celui que je vous présente. J’avais lu « NUNCA MAS » (Plus jamais), le rapport de la CONADEP (Commission nationale argentine sur la disparition de personnes publié en avril 2006.